Pierre Mabille
Antidictionnaire
Depuis 1997, Pierre Mabille répète une forme unique, une forme oblongue, dans des peintures de différents formats, de différents supports: «Lorsque j’ai commencé ce travail, je ne savais plus quelle direction emprunter. J’avais le sentiment de produire encore et toujours la même imagerie. Alors je me suis imposé cet exercice: sélectionner une forme dans ma palette de signes. Je la souhaitais difficilement identifiable, ni trop abstraite, ni trop significative, d’une géométrie floue, indéfinissable, ambiguë. Dans mon vocabulaire initial, il symbolisait le cyprès. Il a gagné en légèreté. Plus aérien, il m’offre la possibilité de composer en étagement, en suspension, d’oublier le sol et le ciel, donc de quitter l’image».
Cette forme, Pierre Mabille en laisse l’interprétation libre par l’entremise d’une liste associative qui contient 400 termes: «(…) une barque, une Citroën 15 cv 1971 type smn, une boutonnière, un silex taillé, un pétale, une langue, une sucette, une languette, une pierre, un caillou, une bouée».
La simplicité de la forme, son réseau analogique constitue un des enjeux de cette peinture jouant de déplacements minimes: «Avoir constitué la liste m’a délivré de l’enfermement dans l’image. Cette suite d’appellations contient l’imaginaire, mon désir de représentation, me laissant ainsi assembler forme et couleurs à ma guise en une peinture libérée de toute lourdeur interprétative. Peinture qui revêt une apparence d’abstraction sans être vraiment abstraite puisque la liste existe».
Cette exposition s’articule autour d’une sélection d’œuvres récentes et emblématiques. L’artiste choisit de montrer des dessins extraits de la série Antidictionnaire, des encres de Chine sur papier extraits de la série Les Récits, des peintures grand format tirées de la série Sao Paulo ainsi que des vidéos.
Vernissage
Jeudi 5 mai à partir de 19h