Présentation
Antoine d’Agata
Anticorps
«Le lent naufrage d’un homme sans attaches, rescapé d’un long périple, qui se répète de chambre en chambre.»
Antoine d’Agata
Anticorps nous entraine de l’aliénation sociale à la solidarité de la chair, de l’immoralité à la transparence de l’amoralité.
Acteur à part entière du programme qu’il se condamne à vivre, d’Agata est tenu de suivre à la lettre –et par l’expérience du corps– ce systématisme exigeant. Anticorps retrace une pratique photographique indissociable d’une certaine façon d’appréhender l’existence, où le risque, le désir, l’inconscience et le hasard restent les éléments essentiels. Aucune attitude morale, simplement l’éthique de l’affirmation qu’il faut, pour explorer certains univers, les partager jusqu’au bout.
«02. IVRESSE Autour de moi, la nuit se fait plus sombre et je laisse le souffle narcotique me posséder… Ici, comme ailleurs, la misère est planifiée, pensée comme mode de régulation sociale; le monopole exercé sur le fait politique par la logique économique exclut l’hypothèse de la rébellion comme issue envisageable; les attitudes sociales déviantes restent embryonnaires et ne visent plus le renversement de l’ordre social, mais une jouissance cannibale, sans mesure et sans logique, uniquement alimentée par les stratégies de la survie; chaotique, incontrôlable, la multitude des exclus fait le choix de vivre l’apocalypse dans sa chair; c’est un processus de confusion, de contagion, d’indistinction qui l’expose à une prise de risque permanente; dans la voie du mal: les gestes immoraux, rituels criminels, formes mutantes d’émancipation sociale révèlent les passions ordinaires, dévorantes, vicieuses, la volonté de forger un maigre destin, d’explorer les méandres de son désir et d’apaiser la soif de sensations extrêmes…»
(Extrait, Antoine d’Agata, Anticorps, Xavier Barral, 2013)
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— Annonce de l’exposition « Anticorps » au Bal à Paris
— Edito sur l’exposition « Anticorps » au Bal à Paris