— Auteurs : Robert Flynn Johnson, introduction de William Boyd
— Éditeurs : Thames & Hudson
— Année : 2005
— Format : 25 x 25 cm
— Illustrations : plus de 220 illustrations, majoritairement en noir et blanc
— Pages : 208
— Langue : français (traduit de l’anglais par Lydie Echasseriaud et Bernard Turle)
— ISBN : 2-87811-265-2
— Prix : 34,95 €
Présentation
Entièrement consacré à des photographies dont l’histoire (la grande et la petite) a voulu qu’on ait perdu trace de leurs auteurs, ce livre interroge la fascination que produisent sur le spectateur ces images dont la genèse restera pour toujours inconnue. Parfois soucieuses de la composition, souvent maladroites, ces photographies ont pourtant en commun une étrange beauté tout empreinte d’une profondeur psychologique au premier abord insoupçonnée. C’est que son anonymat ouvre entièrement les possibles : sans histoire, elle s’offre à l’imagination et aux phantasmes du spectateur. William Boyd soumet d’ailleurs l’idée, dans son introduction intitulée «Treize façons de regarder une photographie», qu’ «[…] en photographie, l’anonymat est la norme». Dans la masse des images produites et diffusées, finalement, rares sont celles qui portent une signature. Mais alors, tentant de trouver la raison pour laquelle le regard s’arrête sur certaines d’entre elles, l’auteur trouve l’amorce d’une réponse dans le constat suivant : «[…] la photographie anonyme nous contraint à nous demander ce qui l’élève au-dessus du fortuit et du banal». Dès lors, l’auteur va tenter d’établir une liste des différentes façons de lire une photographie afin de comprendre pourquoi les images peuvent nous émouvoir et/ou s’imprimer dans notre mémoire.
Cette tentative n’est autre que l’entreprise de Robert Flynn Johnson qui trouve sa réponse non seulement dans son texte mais aussi et surtout dans cette sélection d’images longuement chinées dans des montagnes de clichés durant plus de dix ans. Il s’inscrit ainsi dans cet actuel engouement des galeristes, historiens et collectionneurs pour la photographie anonyme. Le résultat de ses recherches est présenté en dix groupements thématiques dont, par exemple, les animaux, l’âge adulte, les natures mortes et les détails architecturaux. Outre leur capacité à émouvoir, l’auteur interroge leur valeur artistique. Ne s’appuyant sur aucun critère d’ordre esthétique, il parvient à définir cette valeur à partir de leur universalité, soit parce qu’elles portent en elles la marque de la culture visuelle d’une époque, soit parce qu’elles apparaissent comme des images ouvertes dont l’humanisme est forgé par leur capacité à recevoir l’histoire du spectateur.
Les auteurs
Robert Flynn Johnson est conservateur à la Fondation Achenbach pour les arts graphiques du musée des Beaux-Arts de San Francisco. Il a notamment publié Artists’ Books in the Modern Era 1870-2000 et Lucian Freud : works on Paper.
William Boyd est romancier. Il publie régulièrement des articles sur l’art du 20e siècle. Il a écrit une biographie fictive intitulée Nat Tate : un artiste américain, 1928-1960 pour laquelle il a utilisé des photographies anonymes.