Anne Deleporte Que choisir ?
La project room réalisée par Anne Deleporte présente trois catégories d’oeuvres réalisées pour l’ exposition: le Wall Painting, Les Dessins trouvés et les vidéos.
Ces oeuvres ont en commun d’utiliser des visuels existants, que ce soit des pages de journaux pour le Wall Painting ou des moments de révélation de l’image, qu’elles soient en mouvement dans le cas des vidéos ou saisies dans un état particulier en ce qui concerne les dessins trouvés.
Pour la conception et la réalisation de sa peinture murale, que l’on pourrait qualifier d’épopée journalistique par sa dimension poétique et narrative, Anne Deleporte procède à une première sélection d’informations issues des journaux qu’elle consulte au quotidien. À partir de cette matière qu’elle compile au jour le jour, elle privilégie les pages les plus graphiques au rédactionnel. Anne Deleporte glane, dérobe et répertorie sans aucune hiérarchie tous types d’images informatives. Ses choix sont déterminés par le regard critique de ses lectures et par ce qui retient particulièrement son attention (contenu, esthétique, forme, hiérarchie de l’information…) et concernent à ce titre toute matière qui, sous l’effet du montage, sera susceptible de prendre une nouvelle vie dans la construction du Wall Painting.
Les Dessins trouvés sont des états d’un moment de révélation de l’image en début d’impression d’un quotidien, le moment de calage du niveau d’encre, le moment où tout dérape, le moment où l’image a en quelque sorte fuit le support, se dérobe, le résultat d’un accident de parcours imprimé. Anne Deleporte les choisit dans ce qu’ils nient l’information première, elle se saisit de ce moment où le courroux céleste s’abat sur les nouvelles pour leur offrir un autre statut.
Dans Avant l’actualité, Anne Deleporte filme l’extrémité de la presse, le cône de papier au moment ou il rentre dans la coupeuse/plieuse. On dirait un flot plus qu’une matière solide, et dans cette espèce de liquide coloré surgit la structure de l’information, reconnaissable par tous, mais pourtant…. Dans l’autre vidéo, Photo-fresco, on voit d’abord les journaux sans peinture, mais ce n’est qu’au moment où l’artiste les recouvre de bleu que les images s’en détachent, sont isolées, et du coup deviennent visibles.