DécalageS

L’exposition « DécalageS » au château d’Oiron réunit une vidéo, des sculptures, des installations, des photographies et des peintures de sept artistes contemporains autour du rapport entre les apparences, les interprétations et la réalité.

Les décalages entre les apparences, la réalité et les interprétations

L’exposition organisée conjointement par le château d’Oiron, le Centre des monuments nationaux et le Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes résulte d’une initiative originale : confier son commissariat à des citoyens volontaires. Le groupe d’une dizaine de personnes ayant répondu à un appel à participation s’est réuni toutes les six semaines pendant plus d’un an, à partir de novembre 2017, pour concevoir dans les murs du château d’Oiron une exposition d’œuvres issues de la collection du FRAC Poitou-Charentes.

Le titre de l’exposition, « DécalageS », renvoie à son thème, inspiré par celui de la collection permanente du château d’Oiron, lieu dédié à l’art contemporain : intitulée « Curios & Mirabilia », cette collection a été conçue sur le modèle d’un cabinet de curiosités autour de la question de la réflexion et de l’imagination qui se fondent sur ce qui existe et ce qui est vu, autrement dit, sur l’apparence.

« DécalageS » : vidéo de C. Klonowski, sculpture d’ A. Baumgart, photos de F. Lonidier

L’exposition « DécalageS » poursuit l’exploration de cette thématique du rapport entre les apparences, la réalité et les interprétations à travers neuf œuvres récentes de Giulia Andreani, Anna Baumgart, Carine Klonowski, Fred Lonidier, Éric Tabuchi, Nathalie Talec et Marianne Vitale qui ouvrent le champ des interrogations et des ambiguïtés. Les œuvres ont en commun de placer le spectateur dans l’incertitude en créant des décalages entre la vision habituelle que l’on a d’une réalité et la représentation qu’en fait l’artiste, une interrogation souvent renforcée par l’utilisation de matériaux et de dispositifs inattendus.

Ainsi, de la vidéo Before Sun Sets de Carine Klonowski à la sculpture Weronika AP d’Anna Baumgart en passant par la série de photographies en noir et blanc 29 Arrests de Fred Lonidier et l’installation Cristal de neige/Arrangement en étoile de Nathalie Talec, qui dessine au sol une étoile de neige à partir de quatre mille hexagones de lave volcanique, chaque réalisation déstabilise le regard et les présupposés, oblige le spectateur à ne pas se fier à ce qu’il croit voir, à dépasser les apparences et à bousculer les certitudes dont sont chargés les inconscients collectif et individuel.