L’exposition monographique consacrée à l’œuvre d’Ann Veronica Janssens à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne associe nouvelles réalisations et œuvres plus anciennes. Des peintures, sculptures et installations à travers lesquelles la plasticienne explore la perception.
La démarche expérimentale d’Ann Veronica Janssens croise l’art et les recherches scientifiques
Les Å“uvres d’Ann Veronica Janssens investissent tout l’espace de l’Institut d’art contemporain pour une exposition qui prolonge la collaboration qui unit depuis 2009 Ann Veronica Janssens et IAC, à travers le Laboratoire espace cerveau que l’artiste a créé au sein de l’IAC. Ce lieu de recherche transdisciplinaire a pour but d’explorer, par le biais d’expérimentations artistiques, les études pratiques et théoriques reliant l’espace, le temps, le corps et le cerveau.
A partir de ce dispositif s’est également constitué un ensemble d’œuvres évoluant constamment intitulé Cabinet en croissance, qui rassemble des prototypes conçus par Ann Veronica Janssens. Chaque nouvelle réalisation qui régulièrement les complète rejoint à son tour la collection de l’IAC. C’est sur la base de cette démarche expérimentale que l’exposition ambitionne d’aborder les différents modes de perception que les Å“uvres d’Ann Veronica Janssens mettent en jeu.
Ann Veronica Janssens explore l’acte de perception
Le parcours traverse des environnements immersifs qui exploitent des phénomènes physiques visuels ou sonores pour entraîner une perte de repères. Le travail expérimental d’Ann Veronica Janssens est fondé sur l’acte de perception : à partir de manifestations comme la couleur, la lumière, le son ou le brouillard et de gestes minimaux, la plasticienne cherche à créer des « zones indéfinies » où se produisent à la fois une sorte d’aveuglement et une révélation.
Un premier brouillard a été réalisé par Ann Veronica Janssens au Mukha, à Anvers, en 1997. L’installation Untitled (Blue Glitter) réalisée en 201 s’inscrit dans les surfaces scintillantes de paillettes dispersées au sol qui constituent paradoxalement une échappée vers la lumière naturelle qui brille à l’extérieur. Les pièces intitulées Magic Mirrors (Green & Pink#2) se situent entre peinture et sculpture. Elles se composent de larges feuilles de PVC irisées intercalées entre deux plaques de verre et posée contre un mur. La surface brisée du verre génère, par l’action de la lumière qui inonde la salle, des projections d’éclats colorés. Dans la vidéo Spray 3, une seconde de pression d’un spray d’eau filmée avec caméra pouvant enregistrer plus de mille images par secondes devient une image abstraite. Autant de réalisations qui troublent nos relations à l’espace et rendent manifeste la nature indéfinie et instable de ce qui constitue le réel même : l’espace mais aussi la durée et le mouvement.