Ann Veronica Janssens
Ann Veronica Janssens
Une longue poutre métallique IPN a été déposée sur le béton de la galerie, avec lequel elle semble faire corps. Sa masse l’ancre profondément au sol, mais sa surface supérieure brille d’un éclat oléagineux. Le métal est par nature chtonien, mais il restitue ici quelque chose du ciel qu’il reflète, car l’artiste fait jaillir la lumière en polissant la matière.
À la densité de la poutre répond la transparence de deux volumes de verre disposés eux aussi sur le sol. Teintés dans la masse, ces parallélépipèdes, ont été créé en Tchéquie. Ils captent une lumière qui donne la sensation d’irradier depuis l’intérieur des œuvres.
Non loin de là , un aquarium de verre cubique joue également avec la lumière mais aussi avec l’espace alentour. À la manière d’un trou noir, il les avale pour les restituer de manière diffractée, quasi cubiste et kaléidoscopique. Il est empli d’un liquide, à la surface duquel une intense tonalité monochrome apparaît à la manière d’une image fantôme. Ces jeux de reflets sont comme des seuils où l’image se résorbe.
Enfin, la dernière œuvre poursuit une série initiée en 1997 avec le brouillard blanc au M HKA d’Anvers, brouillard qui se colore en 2000 à Tours puis l’année suivante à la Neue Nationalgalerie de Berlin avec l’installation Blue, Red and Yellow.
Ici, les murs peints de couleurs chaudes, la lumière naturelle et le brouillard artificiel suscitent l’expérience troublante d’évoluer dans un espace paradoxal, à la fois dense et léger, clos et infini. Avec une envoûtante sensation d’apesanteur, et l’impression d’une immersion colorée, d’un déplacement dans une abstraction intangible.
Vernissage
Jeudi 16 mai 2013
critique
Ann Veronica Janssens