Marc Riboud
Angkor
«Les visages de pierre me regardent mais les bonzes m’ignorent. J’aime le romantisme de la forêt et des racines qui se répandent comme une marée impitoyable sur les temples écroulés. On a dit de Piranèse qu’il était l’architecte des ruines, du rêve et du fantastique. Il n’y a pas de meilleure définition de Ta Prohm et de Tà Som semblables à des cathédrales englouties.
Il faut errer dans ce monde sous-marin de lianes suspendues, de racines démentes aux formes de pieuvres et de serpents, plongé dans l’immense solitude du temps pour comprendre comment faillirent disparaître à jamais les trésors de toute une civilisation.» Marc Riboud
Marc Riboud a photographié Angkor au cours de cinq séjours entre 1968 et 1990. Un livre, Sérénité bouddhique, est paru en 1992 à l’Imprimerie nationale. La rencontre avec ces temples enfouis sous la végétation, et avec le peuple cambodgien, a été l’un des grands chocs du photographe.
Cette exposition ne présente qu’une très petite partie de ce travail, dans une approche, voulue par Marc Riboud, qui privilégie des tirages en grand format de la végétation qui engloutit Angkor. Photos que la lumière du noir et blanc rend presque abstraites, confrontées à quelques images, sereines et sensuelles, de personnages confrontés à cette jungle.