DANSE | SPECTACLE

Aneckxander, Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis 2017

27 Mai - 28 Mai 2017

La Chaufferie présente Aneckxander, une autobiographie tragique du corps d’Alexander Vanterournhout et Bauke Lievens, un spectacle à la croisée des arts du cirque et de la danse, dans lequel l'interprète ne cesse de se confronter à lui-même, faisant l'expérience de nouvelles postures qui mettent à l'épreuve son corps dénudé.

Dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, 2017, Alexander Vantournhout et Bauke Lievens présentent Aneckxander, une autobiographie tragique du corps, un solo interprété par le chorégraphe et danseur belge Alexander Vantournhout. Tenant à la fois des arts du cirque et de la danse, auxquels Alexander Vantournhout a été formé, Aneckxander se présente comme une performance dont l’interprète n’a de cesse d’être confronté à lui-même.

Aneckxander : l’état du corps

Performance, selon Alexander Vantournhout, Aneckxander trouve son origine dans un fait de la vie quotidienne. Participant à un atelier de danse, Alexander Vantournhout l’objet d’une raillerie d’apparence anodine lorsque l’un des danseurs l’appela, non pas Alexander mais Aneckxander, neck signifiant «cou» en anglais. L’ajout de ce mot n’avait d’autre fin que souligner la longueur inhabituelle du cou d’Alexander Vantournhout.

Mais la déformation moqueuse de son prénom, si elle fut surprenante, conduisit Alexander Vantournhout à prêter attention à son corps. «J’avais compris bien avant cela qu’il y avait quelque chose qui clochait dans mes proportions, mais je n’avais jamais réussi à identifier le «problème». Je me suis mis à réfléchir à la manière dont mon corps est construit et indirectement à la perception conventionnelle du corps», déclare-t-il.

Aneckxander, une autobiographie tragique du corps

Aneckxander est donc une étude du corps humain sous forme de tentatives successives, «virtuoses et volontaristes», de soumettre le corps à des exercices inhabituels, acrobatiques pourrait-on dire, pour en éprouver la capacité d’adaptation et ses possibilités physiques et plastiques. Peut-être Aneckxander est-elle une pièce destinée à répondre à cette seule question : Que peut un corps ?

Sur scène, Alexander Vantournhout se plie et se déplie, se tend et se détend à l’extrême, laissant apparaître une suite de figures rendues plus visibles par sa nudité. Son corps semble à volonté pouvoir adopter des positions incertaines défiant les simples notions d’équilibre et de rupture. Avançant son cou, il donne à voir un volatile auquel l’imagination du spectateur donnera certainement un nom ; rampant sur le sol, ses ondulations font penser aux mouvements souples d’un animal invertébré.

Au cours du spectacle, des objets singuliers – une collerette blanche, des gants de boxe, de lourdes et épaisses chaussures montantes – viennent masquer ou habiller le corps nu d’Alexander Vantournhout, comme autant de prolongements ou de contraintes imposées à ce dernier, révélant toutefois leur ambiguïté. Sont-elles destinées à cacher les caractéristiques physiques singulières du danseur ou ne font-elles que les accentuer ? Cette duplicité semble soulignée par la musique qui accompagne alors une suite de variations chorégraphiques dont l’exécution complexe renvoie inévitablement Aneckxander à lui-même, à sa solitude essentielle, dans cette lutte incessante et volontaire avec son propre corps.

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