L’exposition « Vinyls & Clips » au Frac Franche-Comté, à Besançon, se penche sur les liens entre arts plastiques et musique en s’appuyant sur la collection de Guy Schraenen, collectionneur, éditeur d’art, commissaire d’exposition, galeriste et auteur qui se passionnait pour la poésie visuelle et sonore. Avec plus de six cents vinyles, pochettes et clips, l’exposition présente une partie de la collection que Guy Schraenen a constituée pendant plus de trente ans d’œuvres éditées et de multiples publiés par les artistes des divers mouvements d’avant-garde de la fin des années 1950 jusqu’aux années 1980.
« Vinyls & Clips » : la collection de Guy Schraenen au Frac Franche-Comté
Sous-titrée « Sound Collection Guy Schraenen & Clips d’artistes », l’exposition dévoile une partie de la section consacrée au thème du son de la collection de Guy Schraenen. On découvre ainsi un important ensemble de disques vinyles et de pochettes qui ont été réalisés par des artistes, plasticiens, poètes ou musiciens, ainsi que, dialoguant avec cette collection, une sélection de vidéos d’artistes qui ont exploité cet autre médium de l’industrie musicale qu’est le clip vidéo.
La sélection opérée par la co-commissaire de l’exposition Maike Aden, historienne de l’art et musicologue, dans la collection de Guy Schraenen offre un large panorama des artistes et mouvements artistiques du XXe siècle, explorés sous l’angle de leur rapport au son et à la musique. Les rencontres entre le visuel et le sonore s’observent dès les années 1910 et 1920 chez les dadaïstes et les futuristes puis se sont poursuivies dans le Bauhaus, dans le courant Fluxus, chez les Nouveaux Réalistes, les poètes sonores et les artistes conceptuels, jusqu’à aujourd’hui. On redécouvre ainsi la pochette de l’album Aretha d’ Aretha Franklin ornée d’une peinture d’Andy Warhol, celle de Someone like you du chanteur américain Sylvester décorée par Keith Haring ou encore les collaborations entre Bobby O et Roy Lichtenstein, ou Philip Glass et Sol LeWitt,The Beatles et Richard Hamilton et Peter Blake.
L’expo « Vinyls & Clips » explore les rencontres entre le visuel et le sonore
Par ailleurs, des enregistrements de performances comme le multiple Ja, Ja, Ja, Ja, Nee, Nee, Nee, Nee, fruit d’une performance Fluxus de Joseph Beuys, témoignent d’une pratique importante de l’art des années 1960 et 1970 qui dresse également un pont entre les dimensions plastique et sonore. Une partie de l’exposition est également consacrée aux disques en tant qu’objets à travers des vinyles qui s’émancipent de la forme traditionnelle de ce support.
Enfin, une programmation de clips musicaux réalisés par des artistes montre comment nombre d’entre eux se sont approprié ce médium de nature initialement commerciale pour le détourner tout en y trouvant le moyen d’aborder des thèmes contemporains de façon décalée, provocatrice ou humoristique, et d’atteindre d’autres circuits de diffusion que ceux de l’art contemporain.