— Éditeur : Galerie Thaddaeus Ropac, Paris
— Année : 2002
— Format : 30 x 24,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : non paginé
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-910055-13-2
— Prix : non précisé
Ô cœur, divin malaise…
par Michel Nuridsany (extraits)
Voici des planches, des vues scientifiques, médicales, avec le « viscère creux » en question, sectionné de manière à montrer clairement la circulation compliquée des artères et des veines autour de cette pompe qui fonctionne comme un échangeur, les ventricules, les oreillettes, les auricules, le péricarde, la crosse de l’aorte, les vaisseaux lymphatiques, les nerfs sympathiques, le myocadre.
Voici les pages d’un annuaire téléphonique avec un encadré qui attire votre attention sur une fondation nommée « Heart ». New York Heart Fundation, plus précisément. Avec adresse, numéros de téléphone et une précision : cette fondation est affiliée à l’« American Heart Association ». Vous pouvez avoir du cœur en toute sécurité.
Voici des instructions simples, claires, avec schémas, pour réagir, comme il faut, en cas d’attaque cardiaque. Rapidement.
Voici, enfin, des images de cœurs, toutes en arrondis, en pointes parfaites, ventrues, comme il se doit, pas forcément rouges — ce sont des symboles, des clichés — sagement dessinés, répétés à quatre exemplaires.
Warhol a barbouillé les uns, comme il faisait à l’époque avec ses portraits mondains, rapides ou non. Il a laissé les autres indemnes.
Il est passé des messages aux planches, aux photos, aux schémas. Il a fait le tour de la question. Cœur, vous avez dit cœur ? Que peut-on dire là -dessus ?
Sériel, Warhol. Comme toujours.
Et implacable.
Tout y est.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de la galerie Thaddaeus Ropac)