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André Robillard, La fleur au fusil

Ces entretiens, conduits par Françoise Monnin permettent de découvrir l’artiste André Robilard. Ses sculptures construites à l’aide de matériaux de récupération et d’objets trouvés font depuis quelques années l’objet d’expositions. Cet ouvrage dévoile un aspect méconnu de ce héros de l’art brut repéré par Jean Dubuffet dans les années 1960.

Information

Présentation
Françoise Monnin
André Robillard, La fleur au fusil

Voilà un demi-siècle qu’André Robillard conçoit des sculptures à l’aide de matériaux de récupération et d’objets trouvés. Repéré dès le milieu des années 1960 par Jean Dubuffet –qui vit immédiatement en lui un héros de l’Art brut – cet homme modeste a traversé l’existence dans un anonymat quasiment total. Grâce à des amis fidèles, il a développé une oeuvre aujourd’hui colossale. Depuis quelques années, de nombreuses expositions la présentent. Ses oeuvres sont conservées dans plusieurs musées, et les historiens d’art étudient avec passion l’éclat de tels «bricolages» à la polychromie éclatante, rehaussés de dessins délicats et d’écritures obsessionnelles.

C’est à l’hôpital psychiatrique de Fleury-les-Aubrais, près d’Orléans, où l’artiste vit depuis qu’il a dix-huit ans, qu’ont été enregistrées les conversations synthétisées dans cet ouvrage. En ce lieu où il fut brièvement interné, à cause de sa grande nervosité, André Robillard a mené ensuite une existence paisible d’aide-cuisinier, d’aide-jardinier puis d’employé de la station d’épuration voisine, qui fut son premier atelier. À l’âge de la retraite, il a transformé une petite maison de jardinier en un lieu de vie et de stockage, au milieu duquel il conçoit ses oeuvres et dessine les thèmes qui lui sont chers: les animaux sauvages, la conquête spatiale et les armes de guerre, destinées dit-il à tuer la misère.

Pétrie de sagesse populaire et de fantaisie poétique, la conversation d’André Robillard est riche. Cet ouvrage en témoigne, dévoilant un aspect méconnu de l’Art brut: l’aptitude de ses auteurs à communiquer intensément, hors des politesses convenues, avec vigueur et bon sens. Voici des mots forts et des formules surprenantes, qui chantent la liberté et la solidarité. André Robillard nous invite notamment à revisiter l’enfance, l’art, la solitude, la folie, la joie, l’amour, le mystère… La lecture de ces mots est émouvante, joyeuse, instructive et passionnante.

Françoise Monnin, historienne d’art diplômée de la Sorbonne, a publié des ouvrages consacrés à l’art moderne et contemporain; en particulier aux pratiques de collage et d’assemblage, aux artistes autodidactes, bricoleurs ou subversifs, ceux de l’Art brut et du groupe CoBrA notamment. Elle est rédactrice en chef du magazine Artension. Elle a publié aux Editions Ides et Calendes les monographies de Bengt Lingström (2001), Asger Jorn (2003) et Ousmane Sow (2014).

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