ART | EXPO

And at the instant he knew, he ceased to know

28 Mar - 10 Mai 2015
Vernissage le 27 Mar 2015

Les œuvres de Clément Laigle perturbent et aiguisent notre regard sur la matière, qu'elle soit plastique ou virtuelle. L'architecture du lieu qu'il investit devient le matériau même de l'exposition, prolongée par l'utilisation d'éléments industriels liés à la construction ou à l'aménagement d'intérieur et laissant visible l'artifice de l'intervention.

Clément Laigle
«And at the instant he knew, he ceased to know.»

Clément Laigle est convié à réaliser une installation dans le hall du théâtre de Vitré, c’est-à-dire à investir un lieu qui n’est dédié à l’exposition mais qui permet à l’artiste d’engager une réflexion sur cette idée d’espace d’exposition en questionnant les matériaux, l’architecture et leurs utilisations.

Le travail de Clément Laigle perturbe et aiguise notre regard sur la matière, qu’elle soit plastique ou virtuelle. Les matériaux de construction à usage industriel constituent la matière première de l’artiste, utilisée de façon récurrente en association avec la lumière, artificielle et/ou naturelle, qui crée des formes nouvelles, des ouvertures, et recompose les volumes.

«“Il n’est pas possible d’échapper à l’architecture, de la même façon qu’il n’est pas possible d’échapper au langage” — ce constat de Clément Laigle est le point de départ d’une démarche qui cherche à produire des “aberrations de l’espace”, recomposant ses volumes, jouant de l’adaptation ou niant son organisation.

Difficile ici de distinguer les frontières entre la sculpture et l’installation, tant les architectures qu’il construit (en déconstruisant celles où il intervient) sont des mises en forme indissociables des espaces qu’il investit. En obstruant partiellement des passages, ou en modifiant sensiblement les systèmes d’éclairage, il cherche à déjouer le conditionnement sous-jacent à l’imbrication des limites d’un lieu avec sa perception inconsciente.

Dans une série d’œuvres in situ, il trouble la position du regard, le plaçant à l’extérieur de l’œuvre quand on croit pourtant y avoir accès. Cela peut signifier l’installation d’un pan de tôle en acier obstruant des fenêtres, sorte de palissade paradoxalement tournée vers l’intérieur (Lewis, 2008), ou l’impression que des cloisons cachent la lumière extérieure, équipées de néons auquel on n’a accès que par réfraction (Sans titre, Kreuzberg, 2007).

Où se situent alors l’envers et l’endroit du décor? L’architecture n’est plus l’enveloppe de l’exposition mais son matériau même, prolongée par l’utilisation dans ses œuvres de matériaux industriels liés à la construction ou à l’aménagement d’intérieur (panneaux d’aggloméré, cloisons, néons) et laissant à vue l’artifice de l’intervention (des trous permettant le passage des fils électriques).» (Pedro Morais)

 

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