Communiqué de presse
Jessica Warboys
Ancient wanderer
« La scène, chez Maeterlinck, ne tient jamais dans le champ d’une lorgnette. Elle reste large, et, avec une étrange
fraternité, la tour et l’arbre doivent agir à côté du héros, et chaque accessoire et chaque bruit doivent conserver et accomplir leur signification. »
(Rainer Maria Rilke, « Pelléas et Mélisande »)
Le Point Ephémère présente la première exposition personnelle en France de Jessica Warboys, inscrite dans la continuité d’une résidence de six mois.
Plasticienne anglo-saxonne, Jessica Warboys développe à travers l’utilisation de pratiques variées (sculpture, film, performance, photographie) un travail aux résonances et associations singulières.
Ouvrant un large champ à l’espace psychologique et ses mondes, la praxis de Warboys se nourrit de sources mythologiques, antiques, théâtrales, ou artisanales, comme autant d’univers dans lesquels elle puise une multitudes d’images qu’elle formule en objets et gestes scénographiés.
À partir de ces installations ou sculptures performatives (les objets fonctionnent tant de manière autonome que comme artefacts suggérant l’acte non produit), Warboys élabore une activité rituelle performative où la fiction flirte avec l’inconscient collectif.
Après avoir obtenu son diplôme à la Slade School of Fine Art de Londres, Jessica Warboys participe à plusieurs expositions à Copenhague, Londres, New York… Elle est invitée à présenter plusieurs pièces dans le cadre de « Ne pas jouer avec des choses mortes » à la Villa Arson (28 février – 24 mai 2008) à laquelle participent également Erwin Wurm, John Bock, Mike Kelley….
« Between the hand and the ground » est une série d’images issues de “Caves of Light”, ensemble regroupant performances et sculptures, dressant une analogie entre la structure des formes et le système solaire – la diffusion de la lumière peut être lue comme métaphore du pouvoir de l’esprit, en constante expansion dans l’espace.
L’arche fonctionne tant comme scène que comme sculpture, déterminant lors de son passage, l’espace où le rituel commence. La notion d’infinitude est alors rejouée.
Les photographies font également référence au texte de Platon (« La République, Livre VII », Ve siècle avant J.C) sur l’accession des hommes à la connaissance de la réalité.
« Where are the curtains ? » explore les limites entre scène et réalité, interrogeant l’espace de l’expérience: où se termine le spectacle ? Chez Warboys le monde entier est un théâtre.
« Long horn bull horn long » au titre palindrome met en regard la mythologie scandinave et le langage.
Une performance filmée fait écho au théâtre d’avant-garde (Beckett) et renvoie également au relationnel entretenu avec l’environnement: chaque objet, dans son échelle miniature, semble assez léger pour que le visiteur puisse le soulever et l’arranger par lui-même.
Ainsi, ces sculptures performatives attirent notre attention sur la relation entre l’être et l’objet tel qu’en architecture.
La dernière pièce, éponyme, prend la forme d’une installation en papier inspirée d’un fragment de verre aux couleurs psychédéliques donc la composition révèle petit à petit la figure vagabonde d’un philosophe drapé.
Dans son système d’astronomie, Aristote utilisait le terme « πλανήτης-planète » signifiant « vagabond », pour désigner des astres au déplacement irrégulier sur fond immuable des étoiles.
Reliques de rites ayant eu lieu, objets qui témoignent issus de traditions populaires ou références mythiques (païennes ou sacrées), le travail de Jessica Warboys semble mettre en oeuvre les mots de Borgès lorsqu’il écrit que « la mémoire choisit ce qu’elle oublie ».
Exposition
Du 20 juillet au 31 août, tous les jours. 14h-19h
Entrée libre
Vernissage
Samedi 19 juillet de 18h à 21h.
Evénements
Performance de Mildred Rambaud les 24 et 25 juillet à 19h précises.
Visite commentée avec l’artiste le 29 juillet et le 26 août à 19h.
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Ricard et paris-art.com