Anatomia publica

Toméo Vergès, Man Drake
Anatomia publica

Fils de boucher et lui-même médecin, Toméo Vergès, de son propre aveu, nourrit une fascination teintée de dégoût pour la chair. S’inspirant ici des planches anatomiques du XVIe siècle et de souvenirs autobiographiques, il met en parallèle la dissection (qui donne à voir l’intérieur de nos corps) et la décomposition gestuelle, qui permettrait de saisir le sens profond de nos actes. Inspiré par les écrits de David Le Breton (auteur de Anthropologie du corps et modernité) et par le travail du cinéaste expérimental Martin Arnold, qui joue sur la saccade et l’interruption de séquences, il crée un langage chorégraphique fait de ruptures, de gestes impulsifs, de figements soudains. Le temps se dilate sous l’effet des répétitions, instillant étrangeté, humour et grotesque. Sous l’absurde, se révèlent peu à peu l’intimité, les non-dits, la mémoire des corps.

Pièce pour 4 interprètes
Direction artistique: Toméo Vergès
Dramaturgie: Véronique Petit
Interprétation: Sandrine Maisonneuve, Véronique Petit, Sébastien Laurent, Julien Lacroix
Lumières: Daniel Lévy
Espace sonore: Thomas Fernier
Durée: 1h

Né dans les Pyrénées catalanes, Toméo Vergès choisit de suivre des études de médecine à Barcelone. Arrivé à Paris pour se spécialiser en médecine tropicale, il voyage et obtient à son retour une bourse pour étudier le théâtre. C’est alors que Maguy Marin l’engage pour la création du célèbre May B. Toméo Vergès entame ainsi son parcours d’interprète et collabore avec Marie-Christine Georghiu, Régine Chopinot, Anne-Marie Reynaud, Caroline Marcadé, Charles Cré-Ange, François Verret, Carolyn Carlson et Catarina Sagna.

Depuis la création de sa compagnie Man Drake en 1992, Toméo Vergès développe un travail de création chorégraphique s’acoquinant souvent au théâtre, traquant l’absurdité du monde en composant des univers décalés, un rien surréalistes. Entre 1999 et 2011, il multiplie les résidences de création et crée Pas de panique; Pièce(s) détachée(s) et R.O.T.S. Durant le premier semestre 2006, il crée Body Time au Centre Dramatique National de Montreuil et en 2008 Idiotas, au Théâtre à Châtillon. Suivent des résidences de longue durée au Théâtre de l’Espace – scène nationale de Besançon – et au Théâtre Paul Eluard de Bezons scène conventionnée pour la danse. C’est dans ce cadre qu’il imagine meurtres d’intérieur en 2010. Toméo Vergès propose en parallèle des performances « hors plateau » conçues en fonction d’un lieu ou d’un événement spécifique: par exemple le projet French Chicken, présenté en ouverture du Festival June Events 2008.
Horaire: 19h30 — Atelier de Paris