ART | EXPO

Anastylose

10 Oct - 09 Déc 2020
Vernissage le 09 Oct 2020

L’anastylose est un principe de construction basé sur les ruines. Incluant l’usage de matériaux modernes, il permet tous types de renouvellements artistiques. À travers la technique du pochoir, le duo de street-artists Monkeybird s’en empare et joue ainsi d’une stratification de références historiques, culturelles et artistiques plongeant le spectateur dans un univers chimérique « où le temps est en suspens ».

Le Monkeybird Crew est un duo fondé en 2012 par les Bordelais Temor et Blow the Bird (dit aussi the Blow). Invités par l’Atelier d’Estienne, les artistes proposent une exposition immersive dans l’édifice rural du XVIe siècle où ils laissent libre cours leur goût pour les anachronismes.

Anastylose : un jeu de références

L’histoire et l’archéologie sont les sources premières du travail de Monkeybird. Plus encore, la cosmologie, l’astronomie, le dessin ou la gravure sont autant de disciplines et de techniques au sein desquelles ils puisent. Indiquant porter « un regard critique sur l’aspect parfois superficiel du street art », la précision de leur trait s’oppose à la rapidité d’exécution d’une pratique initialement défendue. Si la finesse et le découpage de leurs représentations rappellent l’art du vitrail – voire de la dentelle –, les plans et les paysages qu’ils y intègrent renvoient inévitablement aux sciences de l’architecture et de l’urbanisme. Relevant tant du graffiti moderne que de la fresque antique, les œuvres proposées marient les pratiques et les époques au nom d’une reconstruction poétique et atemporelle.

Anastylose : une construction de l’imaginaire

Dans l’exposition, la construction s’opère à plusieurs niveaux. Picturale et architecturale, elle est aussi une construction de l’esprit. La richesse des œuvres est offerte à l’imagination des spectateurs et nécessite une lecture approfondie et minutieuse. Au sein de ces environnements foisonnants, deux animaux se positionnent en figures immuables : le singe et l’oiseau ; symbolisant respectivement nos origines primaires et notre « désir de liberté et d’élévation ». L’humain n’y est jamais représenté dans son intégrité. Dotés d’une tête de singe ou d’oiseau, il retrace l’histoire de nos fantasmagories et de notre imaginaire collectif, de la mythologie égyptienne à l’Humanzee (tentative d’hybridation entre l’homme et le chimpanzé dès la fin du XIXe siècle).

AUTRES EVENEMENTS ART