Lisa Oppenheim, Matthew Buckingham, Hank Willis Thomas
Americans in New York 3
New York, incontournable capitale de l’art contemporain, offre toujours une scène revigorée et revivifiée. New York n’est pas l’Amérique dit-on mais l’Amérique a besoin de New York pour exister globalement, c’est ce que cette exposition essayera de prouver sous la forme de quelques tranches d’actualité à fort relent de contextualisation.
Les trois artistes invités, utilisent tour à tour l’image, fixe ou animée, pour raconter, une identité dédoublée, un lien tendu entre le privé et le public, entre récit personnel et histoire collective, entre le politique comme combat privé et l’engagement par excellence et la manière dont cela déteint sur la place de la cité.
Il y a dans chaque œuvre présentée un va et vient entre une histoire et un regard générationnel qui impose une mise à jour soutenue par une mise au point afin qu’il advienne une autre finalité à l’œuvre d’art et sa mise en scène.
Lisa Oppenheim (née en 1975 à New York, où elle vit et travaille) interroge et interprète les différentes techniques de production de l’image et son large éventail de significations. Héritière du mouvement conceptuel, elle développe un dialogue constant entre le procédé photographique et son objet, en utilisant des images aussi bien récentes que très ancienne.
Ainsi elle les traduit et transforme, par le biais de procédés valorisant aussi bien le contenu de l’image que le contexte originel et la raison de son existence liminaire.
Matthew Buckingham (né en 1963 à Nevada, Iowa, vit et travaille à New York) questionne la relation que nous entretenons avec l’histoire. Il met en exergue la compréhension que nous en avons et la valeur d’objectivité que nous lui accordons, et il réinterprète les faits historiques pour mieux interroger divers documents et images et les inscrire dans des perspectives différentes.
Hank Willis Thomas (né en 1976 à Plainfield, NJ, il vit et travaille à NY) utilise différents mediums pour explorer l’identité afroaméricaine, son histoire, et les questions raciales et sociales qui sont liées. Inspiré par les travaux de Carrie Mae Weems, Lorna Simpson, et de sa mère, la photographe et professeur des universités Deborah Willis, il fait appel au langage et à l’imagerie populaire afin de traiter des questions qui sont souvent occultées par notre société.
L’artiste se place alors comme témoin et archéologue de la culture visuelle qu’il décortique pour nous donner à voir ce que la culture dominante dit sur le monde et inversement comment, par celle ci, le monde nous est donné à voir.
Ami Barak, curateur