LaToya Ruby Frazier, Sharon Hayes, Leigh Ledare
Americans In New York 2
Cinq ans après une première exposition sous le même intitulé, Americans In New York avec Matthew Day Jackson, Marc Ganzglass, Jill Magid, Laurel Nakadate et Mika Rottenberg, et dans les mêmes murs, voici le temps d’un bis repetita. Un même titre ne veut pas forcément dire exposition semblable, ni même une seconde saison. Le prétexte reste le même, mais la gémellité s’arrête là .
New York, incontournable capitale de l’art contemporain, offre toujours une scène revigorée et revivifiée. Dans cette métropole tentaculaire où les artistes affluent de toute part, un constat s’impose: les forces de la globalisation présentes aussi dans le champ de l’art laissent paradoxalement une voie assez large à des horizons culturels qui s’efforcent d’y échapper. New York n’est pas l’Amérique dit-on, mais l’Amérique a besoin de New York pour exister globalement. C’est ce que cette exposition essayera de démontrer sous la forme de quelques tranches d’actualité à fort caractère identitaire.
LaToya Ruby Frazier explore les relations psychologiques et intergénérationnelles de sa famille par l’intermédiaire de photographies et vidéos, où disparaissent les limites entre l’autoportrait et le documentaire social. Prises dans sa ville natale, Braddock en Pennsylvanie, les images de l’artiste capturent en parallèle les effets du déclin spectaculaire des anciennes aciéries. À travers un objectif précis, ses œuvres interrogent le rôle de la dynamique familiale tant sur un plan personnel que dans la société au sens large.
Dans ses performances, vidéos et installations, l’artiste new-yorkaise Sharon Hayes examine le croisement entre l’histoire, la politique, les discours et les manifestations. En mettant en scène des manifestations anachroniques et délivrant un discours inspiré par le langage de la politique et de la dramaturgie théâtrale devant des inconnus, l’artiste crée des interventions qui mettent en évidence la tension entre collectif et personnel, fiction et fait historique.
Leigh Ledare utilise la photographie, les archives, le texte et les tabous sociaux pour interroger la subjectivité humaine, le désir et l’image photographique par la même occasion. Il livre un témoignage d’une honnêteté troublante sur l’exploration psychologique et photographique de sa relation unique, et néanmoins subversive, avec sa mère. Leigh Ledare interroge ainsi les limites attendues, en faisant éclater les cadres d’une structure familiale traditionnelle, et émerger une relation atypique et hors norme.