ART | EXPO

Americana

31 Jan - 30 Août 2015
Vernissage le 31 Jan 2015

Si l’ombre d’Andy Warhol plane sur l’exposition, c’est parce qu’il a su saisir les ressorts de la culture nord-américaine qui oscille entre un optimisme à toute épreuve et une propension au désastre. Réunissant des œuvres entrées dans les collections au cours des 30 dernières années, «Americana» dresse un portrait pluriel de la société américaine.

Vito Acconci, Dennis Adams, Laurie Anderson, Robert Barry, Olivier Blanckart, James Lee Byars, John Cage, Bruce Conner, Bill Copley, Walter de Maria, Hans-Peter Feldmann, Lee Friedlander, Thomas Galler, Mario Garcia Torres, John Giorno, Joseph Grigely, Joachim Grommek, Jenny Holzer, O. Winston Link, Jan van der Marck, Paul McCarthy, Philippe Meste, Mike Mills, Helen Mirra, Gianni Motti, Matt Mullican, Bruce Nauman, Cady Noland, Yoko Ono, Tony Oursler, Trevor Paglen, Laurie Parsons, Allen Ruppersberg, Ed Ruscha, Collier Schorr, Joachim Schmid, Taryn Simon, Hedi Slimane, Dennis Stock, Larry Sultan, Javier Téllez, Danh Vo, Joan Wallace
Americana

L’exposition «Americana» réunit des œuvres entrées au cours des trente dernières années dans les collections du Frac Nord-Pas de Calais. Dues à des artistes originaires des États-Unis ou d’ailleurs, et réalisées dans des médiums très divers (sculpture, installation, photographie, peinture, vidéo, etc.), elles dressent un portrait tout aussi pluriel de la société américaine contemporaine.

Si l’ombre d’Andy Warhol plane sur l’exposition, c’est qu’il a particulièrement bien su saisir les ressorts d’une culture nord-américaine qui oscille depuis l’origine entre un optimisme à toute épreuve et une propension au désastre. C’est bien un mouvement pendulaire qui anime l’inconscient collectif américain, raison pour laquelle le phénix renait toujours de ses cendres.
Joan Wallace évoque ainsi un portrait de Warhol par Richard Avedon réalisé peu de temps après que l’Américain a été blessé par balles par l’activiste Valerie Solanas. L’Allemand Joachim Grommek, lui, réinterprète les sinistres chaises électriques de l’artiste pop. Dans ces deux cas, l’image cède la place à un monochrome.
Enfin, Mike Mills revisite à sa manière la série des Most Wanted Men, ici hommes et femmes recherchés activement par le FBI au début des années 1970.

Un grand nombre d’artistes d’«Americana» mettent en lumière la part obscure de l’Amérique. Des membres du Ku Klux Klan posent fièrement devant l’objectif de Taryn Simon. Cady Noland revient quant à elle sur un épisode effroyable de l’histoire américaine: les méfaits commis par la Family du gourou Charles Manson, dont elle reproduit ici en grand format l’image de la maléfique maison, ranch délabré situé dans la Vallée de la mort.

Mais les États-Unis sont aussi porteurs d’un indéniable espoir, lequel attira au fil des siècles des millions de migrants en quête d’une vie meilleure. Confinant presque à l’icône byzantine, le drapeau doré du Vietnamien Danh Vo traduit ainsi ces espérances, quand bien même le carton qui le constitue évoquerait une vie de homeless. Dans la vidéo du Vénézuélien Javier Téllez, un homme canon propulsé dans les airs franchit la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis. L’Amérique est à la fois si proche et si lointaine, à l’image (floue et contrastée) de ces sites militaires photographiés à grande distance par Trevor Paglen.
En définitive, le drapeau étoilé fixé par Hedi Slimane est assez emblématique de ce que les œuvres de cette exposition reflètent dans leur ensemble: en dépit de sa noirceur, le sentiment d’absolue liberté d’une bannière flottant au vent.

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