La pièce Trajets Phéno-Meinau du chorégraphe Amala Dianor, est un projet à la fois collectif et singulier. En tant qu’artiste associé à Pôle-Sud, le CDCN de Strasbourg (Centre de Développement Chorégraphique National), Amala Dianor y a développé ce conte chorégraphique. D’abord, il y a une trame narrative : l’histoire de deux frères adoptifs et d’un voyage. Ensuite, sur scène, il y a la réunion d’une cinquantaine d’interprètes. Projet et trajet au long cours, le spectacle réunit aussi bien professionnels qu’amateurs, adolescents qu’adultes. Avec une scénographie d’espace en demi-cercle, scindé en deux par un rideau transparent. Pour une scène distribuée entre deux groupes : d’un côté les danseurs, de l’autre la chorale de collégiens (accompagné du musicien Steeve Eton). Côté danse, Trajets Phéno-Meinau (du nom du quartier de La Meinau) mobilise trois moments : danses traditionnelles, danse contemporaine, danse hip-hop. Un spectacle en accès libre, dans la continuité de Pas seulement.
Trajets Phéno-Meinau d’Amala Dianor : conte chorégraphique et projet collectif
Tous volontaires et ouverts au projet, chaque interprète aura apporté son niveau de pratique et son univers de départ. Amateur ou professeur de danse, venu du hip-hop ou porteur des souvenirs de danses iranienne, colombienne, indienne (type Bollywood), argentine… Avec des incursions du côté de la calligraphie dansée… Chacun entretient avec la danse, avec le corps en mouvement qui se donne à voir sur une scène, un rapport singulier. Du désir d’être au centre de l’attention à la maladresse embarrassée… La pièce Trajets Phéno-Meinau, retrace aussi les trajets parcourus par les interprètes et le chorégraphe Amala Dianor. De la singularité au collectif, tout en préservant la possibilité d’une singularité. Danseur et chorégraphe venu du hip-hop et de la danse contemporaine, Amala Dianor entretient déjà dans sa pratique un dialogue entre genres et influences. Une négociation ici déployée à cinquante. Avec une énergie d’autant décuplée.
Du singulier au collectif, sans écraser les singularités : un projet participatif
Écriture collective, l’histoire a été composée avec Beatriz Beaucaire, comédienne et danseuse du groupe professionnel. Ainsi qu’avec les collégiens formant la chorale. Collectif dense, Trajets Phéno-Meinau réunit concrètement une vingtaine de danseurs amateurs, cinq artistes de la région, vingt-quatre collégiens de Lezay Marnésia, et huit habitants du quartier de la Meinau. Le travail ici aura d’abord pris les traits d’ateliers avec chaque groupe distinct. Ateliers menant ensuite à une mise en commun progressive. Évoquant son propre parcours, Amala Dianor souligne qu’en tant qu’étudiant (en danse contemporaine au CNDC d’Angers), une fois acquis le mouvement enseigné, il y ajoutait, en tant que danseur hip-hop, quelque chose de singulier. La pièce est traversée par cette même dynamique : du singulier au collectif, sans anéantir les singularités. Au gré d’une attention accrue à ce qui fait la créativité de chaque personne, ou groupe de personnes. Un travail phénoménal ; des Trajets Phéno-Meinau.