Already-made

Valérie Belin, Fabrice Hyber, Jeff Koons, David Mach, McDermott & McGough, Pierre et Gilles, Benjamin Sabatier, Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol, Ben, Subodh Gupta, Cady Noland, Not Vital, John M. Armleder
Already-made?

En 1913, Marcel Duchamp élaborait la notion artistique du ready-made en le définissant comme un «objet usuel promu à la dignité dʼoeuvre dʼart par le simple choix de lʼartiste». Lʼattitude initiale, celle qui définit encore aujourdʼhui le strict ready-made, consiste à choisir un objet manufacturé et à le désigner comme oeuvre dʼart.

Cette démarche, que Marcel Duchamp fit évoluer lui-même pour donner naissance au «readymade aidé» par une intervention minimale de lʼartiste, ou au «ready-made réciproque» qui souligne lʼantinomie fondamentale entre art et ready-made, sous-tend une grande partie des pratiques artistiques actuelles, quʼelles sʼen réclament ou quʼelles sʼen défendent, et a largement contribué à la nature essentiellement conceptuelle de bon nombre dʼoeuvres contemporaines.

Lʼexposition «Already-Made?», présentée à la galerie du 4 février au 24 mars 2011, met précisément en évidence lʼimportance et la diversité de cette appréhension contemporaine du ready-made, quʼil sʼagisse dʼassemblage dʼobjets trouvés, de détournement dʼobjets ou dʼune conception centrée sur la valeur symbolique et métaphorique de lʼobjet…

La sélection, faite ici uniquement parmi des oeuvres contemporaines que possède la galerie, est basée sur lʼutilisation récurrente ou ponctuelle de lʼobjet en ready-made au coeur de la démarche des artistes. Elle sʼarticule ainsi autour dʼoeuvres, soit historiques, soit nouvelles et inédites, dʼartistes représentés par la galerie tout en mettant en avant dʼautres démarches contemporaines fondées sur lʼobjet, avec des oeuvres majeures d’autres artistes.

Il existe très peu de ready-made stricts dans lʼart dʼaujourdʼhui. La référence à cette appellation pour désigner des oeuvres contemporaines sʼapplique majoritairement à des «ready-made assistés», de nombreux artistes se limitant volontairement à une intervention plastique minimale pour faire écho à la démarche de Marcel Duchamp, dans un propos où la valeur conceptuelle de lʼoeuvre prime sur sa valeur esthétique ou plastique.