Avec Biophony et Sand, le chorégraphe américain Alonzo King livre deux spectacles de danse conjuguant ballet classique et contemporanéité. Deux pièces au sein desquelles la culture distinguée du ballet se met au service de la nature. À l’écoute des paysages sonores pour Biophony ; aux lisières du désert avec Sand… Alonzo King jette des ponts entre les disciplines pour mieux embrasser les cultures (hautes, basses, distinguées, populaires…).
Biophony / Sand d’Alonzo King et le Lines Ballet : classique, jazz et paysages sonores
Chorégraphe basé à San Francisco, Alonzo King est un maître du ballet contemporain. En 1982, il fonde sa compagnie, Lines Ballet, avec laquelle, depuis lors, il crée et voyage dans le monde entier. Inspiré par George Balanchine (danse classique) et sa perfection sans faille, Alonzo King s’approprie le ballet classique. Pour en faire un objet actuel. Classique dans l’exigence technique et la perfection des danseurs, la démarche d’Alonzo King n’en reste pas moins postmoderne et syncrétique. Aux lisières de l’opéra, il relève le défi de secouer la tradition pour en tirer du contemporain et rassembler les opposés. S’articulant comme deux chapitres, Biophony et Sand ont ainsi en commun leur ouverture radicale par l’univers sonore. Biophony se déploie effectivement sur une composition musicale de Bernie Krause et Richard Blackford. Tandis que Sand est bercée par des volutes de jazz.
Alonzo King : une danse classique qui s’aventure dans la nature organique
Bernie Krause est l’un des pionniers de l’écologie sonore. Il a forgé le concept de ‘biophonie’ qui donne son nom au spectacle. Depuis plusieurs décennies, il parcourt le monde pour enregistrer des paysages sonores. Quant à Sand, c’est le jazz qui lui donne son rythme. Entrelaçant piano et saxophone, Charles Lloyd et Jason Moran développent une envoûtante mélodie virevoltante, simple et vaste comme une myriade de dunes ondulantes. Biophony et Sand font ainsi naître des paysages tour à tour baignés de chaleur solaire, de pluies tropicales, de touches de piano, de grillons, de lions… Et les danseurs s’y meuvent en formant des structures éphémères, aussi parfaites qu’uniques. À l’instar des flocons de neige. Transformant ainsi le corps de ballet en structure cristalline sensible aux tensions vibratoires, Alonzo King réunit le minéral et l’organique, le fluide et le cristallisé, la haute culture du ballet, le jazz et l’écologie sonore.
Itinéraire du spectacle :
– Maison de la Danse (Lyon), du 13 au 22 décembre 2017.
– La Passerelle (Scène Nationale de Saint-Brieuc), le 1er décembre 2017.