Aloïse Corbaz en constellation
Après Adolf Wölfli en 2011 et Meret Oppenheim en 2014, l’exposition «Aloïse Corbaz en constellation» est la troisième rétrospective que le LaM consacre à des artistes suisses. Aloïse Corbaz est l’une des figures emblématiques de l’art brut. Elle est l’auteure d’œuvres reconnaissables entre toutes, colorées, luxuriantes, peuplées de figures historiques, de couples amoureux, de personnages d’opéra, de symboles pacifistes et religieux…
La plus monumentale d’entre elles, le Cloisonné de théâtre, rouleau de papier de LaM depuis 2003 par le collectionneur Jean-David Mermod, est présentée de façon permanente dans les salles du musée depuis 2010. C’est autour de cette œuvre remarquable et de sa créatrice que l’exposition «Aloïse Corbaz» en constellation se déploie, rassemblant près de 250 œuvres et documents, et créant des résonances avec des œuvres comme celles de Baya, Pablo Picasso, Marc Chagall, François Dufrêne ou encore Michel Nedjar.
Née à Lausanne et issue d’un milieu modeste, Aloïse Corbaz poursuit ses études jusqu’au baccalauréat, apprend la musique, puis en 1911, suite à une déception amoureuse, s’expatrie en Allemagne à Potsdam, pour travailler en qualité de gouvernante d’enfants chez le chapelain de l’empereur Guillaume II.
Au cours de l’année 1913, la détérioration de son état de santé la contraint à rentrer à Lausanne. En 1918, elle est internée à l’hôpital de Cery, puis transférée, en 1920, à l’asile de la Rosière à Gimel où elle restera jusqu’à la fin de ses jours. C’est lors de son internement qu’elle se met à écrire, puis à dessiner, d’abord sur des petits formats et des papiers récupérés.
À partir de la fin des années 1920, ses œuvres seront conservées par des soignants. Jusqu’à sa mort en 1964, Aloïse Corbaz ne cessera de dessiner, créant un univers aux lois et aux codes singuliers.
«Aloïse Corbaz en constellation» est une exposition à caractère rétrospectif qui s’organise autour du Cloisonné de théâtre, œuvre maîtresse qui fût solennellement remise en 1951 par l’artiste à Jacqueline Porret-Forel, médecin qui s’intéressait à ses œuvres depuis 1941. Au sein de la collection d’art brut du LaM, le Cloisonné est présenté à la verticale, par rotation de trois mètres tous les quatre mois. À l’occasion de l’exposition, ses quatorze mètres de rouleau sont exceptionnellement présentés à plat et en totalité.
L’exposition du LaM se développe en cinq grands ensembles chronologiques et stylistiques (premiers dessins et écrits, rouleaux, cahiers…) ou thématiques (l’alchimie, le cirque, le vêtement, le pacifisme…), autour des trois actes qui constituent le Cloisonné de théâtre.