L’exposition « Oï » à la galerie parisienne Madé dévoile la première série de la photographe franco-philippine Allyssa Heuze : des images qui suggèrent l’acte charnel sans jamais le montrer, entre humour et naïveté volontaire.
Les photographies d’Allyssa Heuze déconstruisent la réalité
L’exposition met à l’honneur la jeune photographe Allyssa Heuze en présentant son premier projet personnel, la série Oï. Ces photographies réalisées à Paris en 2017 s’inscrivent dans la vision qu’a Allyssa Heuze de son médium comme un moyen de montrer des réalités en les reconstruisant plutôt qu’en les reproduisant pour stimuler l’imagination de celui qui les regarde.
Si les photographies d’Allyssa Heuze, qui prennent la forme de la nature morte et du portrait, ne sont pas dénuées d’une forte dimension esthétique, elles visent surtout à raconter des histoires, proposer des récits alternatifs qui permettent d’envisager la réalité sous des angles inédits, en portant sur elle un regard faussement naïf et souvent amusant.
Oï, une série photographique qui évoque le sexe sans le montrer
La série Oï a ainsi été conçue dans le but de trouver une manière nouvelle et originale d’aborder le sujet du sexe. Réalisés dans un style entre mise en scène très préparée et instantanéité documentaire, les clichés s’approprient des métaphores et des expressions ou associent des objets du quotidien pour évoquer l’acte charnel sans jamais le montrer, et ainsi parvenir à le rendre ludique, le débarrasser de tout aspect pornographique et le désacraliser.
Ainsi la photographie intitulée Edouard’s painting montre une botte d’asperges posée verticalement au milieu d’une table vide et projetant son ombre sur elle ; celle intitulée Emojis associe en un délicat équilibre une aubergine, un donut, une banane et des fleurs ; on ne voit dans celle intitulée 10 Minute workout qu’un homme nu de dos tenant un cerceau le long de son corps…