L’exposition « La Fabrique du vivant » au Centre Pompidou, à Paris, réunit les Å“uvres d’une cinquantaine d’artistes et des recherches scientifiques autour du vivant et de la vie artificielle. Elle est organisée dans le cadre de la troisième édition du cycle « Mutations / Créations », un laboratoire annuel qui explore les liens entre les arts, la science, l’ingénierie et l’innovation. Artistes, scientifiques,ingénieurs et entrepreneurs, c’est-à -dire tous les acteurs de l’intelligible et du sensible s’y réunissent. L’édition 2019 s’intéresse au vivant et à ses protocoles de (re)création et mêlent divers médiums tels que les arts visuels et numériques, le design et la parole.
« La Fabrique du vivant » : rencontre entre art et science
Présentées de manière prospective, les Å“uvres récentes d’une cinquantaine d’artistes croisent les travaux de recherche de laboratoires scientifiques pour dessiner une sorte d’archéologie du vivant et de la vie artificielle dans la scène artistique. En effet, la création contemporaine tisse de nouveaux liens avec le champ des sciences du vivant, des neurosciences et de la biologie synthétique. Aujourd’hui, art et science explorent la
matière même, découvrant des états intermédiaires entre l’inerte et l’animé, le naturel et l’artificiel, qui font évoluer la notion même de « vivant ».
D. Benjamin, A. Kudla et H. Yang explorent les liens entre le vivant et l’artifice
Une centaine de projets sont présentés, dont plusieurs ont été réalisés spécialement pour l’exposition. On découvre à travers eux comment des artistes, des designers et des architectes utilisent les biotechnologies comme médium ou encore comment la « biofabrication » et de nouvelles « technologies disruptives » du vivant sont utilisées dans le design et l’architecture. Ainsi des bio-matériaux, issus d’organismes biologiques tels que des champignons, des algues, des bactéries et des levures permettent de fabriquer des objets durables et biodégradables et des micro-organismes deviennent des matériaux de construction.
La structure architecturale The Living, réalisée in situ par l’Américain David Benjamin repose sur un nouveau principe constructif utilisant des briques en mycélium de champignon qui grandissent et s’assemblent par biosoudage. Les artistes comme Allison Kudla avec son système de bio-impression d’algues et de semences Capacity for (Urban Eden, Human Error), Hongjie Yang avec son ensemble de vases Semi-Human Vase créé à partir de cellules humaines et de bio polymère, ou encore le Studio Klarenbeek & Dros avec son impression 3D de mycélium de champignons intitulée Mycelium Chair, s’interrogent sur les liens entre le vivant et l’artifice et sur les processus de recréation artificielle du vivant à l’heure où les outils numériques de simulation permettent cette dernière.