Communiqué de presse
Ian Anüll
Aller/retour
L’espace principal s’articule autour d’une installation centrale et inédite dont le propos est lié à la scène ouverte du Letten, endroit de Zürich ou se réunissaient quotidiennement plus de 3000 consommateurs de drogues dures et fermé par les autorités en 1994 parce qu’elles n’arrivaient plus à le réguler. Pour l’artiste, cette expérience unique au monde qui était devenue un véritable supermarché de la drogue à ciel ouvert pointe les écueils d’une société de consommation basée sur «la dictature de l’argent», un des thèmes récurrents de son travail.
«Ian Anüll puise dans le répertoire des biens de consommation, des mass média et de l’art, en saisit les ressorts matériels et intellectuels, les utilisent comme des signes révélateurs, et en libère la force agissante dans des compositions picturales et objectales tout à la fois rigoureuses et lestes. Il extrait ces signes connotés de leur contexte habituel, en détourne la signification avec une verve anarchiste et les réunit dans des enchaînements associatifs. Son pouvoir de représentation est absolument indissociable du contexte social, politique et économique; il utilise d’ailleurs les interactions entre l’art et la vie comme potentiel créateur.»
(Bernhard Mendes Bürgi, in catalogue Ian Anüll, représentation nationale suisse lors de la 21e Biennale Internationale de Sao Paulo, 1991).