Communiqué de presse
Marco Poloni
Aller/retour
Dans une ville allemande, un homme de type arabe est suivi entre la bibliothèque publique et un magasin d’appareils électroniques, puis au fil des rues, jusqu’à un garage et un cybercafé, où il rencontre un autre individu; nous le retrouvons dans une salle de conférences, à un cours de mathématiques ou d’engineering; nous le suivons en train de prendre le métro, passer devant un immeuble anonyme, puis un cinéma, jusqu’à ce qu’à la fin, nous le voyions d’en haut dans une rue, comme si nous occupions la position d’une caméra de vidéo surveillance.
Dans les Scripts for Short Films de Poloni, le point de vue oscille entre celui du sujet du «film» et un point de vue pouvant être identifié à celui d’un narrateur ou du spectateur/spectatrice lui-même/elle-même.
C’est comme si quelqu’un prenant dans un roman le même genre de position qu’un narrateur à la troisième personne filait un sujet anonyme.
En fait, le sujet que nous sommes en train de suivre, est un personnage composite, construit à partir de photographies de personnes différentes, et ce que nous regardons finalement, n’est pas un film, mais une série de photographies, au-dessous desquelles apparaissent un certain nombre de commentaires écrits, semblables à ceux que nous trouverions dans un storyboard.
Ces séquences d’images photographiques ne sont pas tant des films que des hypothèses pour des films.