L’exposition « Allegro, largo, triste » à Passerelle Centre d’art contemporain de Brest présente une œuvre vidéo d’Aurélien Froment, une mise en images d’une musique particulière : celle d’un joueur de launeddas, une clarinette polyphonique utilisée en Sardaigne.
Mettre la musique en images
Avec le film Allegro Largo Triste , Aurélien Froment entreprend de porter à l’écran, ensuivant ses mouvements, ses rythmes et sa temporalité, la musique de Franco Melis. Ce musicien sarde, sonneur de launeddas, est le dernier représentant de l’une des deux longues lignées d’artistes qui ont été formés selon la tradition. S’appuyant sur les recherches et l’analyse effectuées à la fin des années 1950 par l’anthropologue danois Andreas Fridolin Weiss Bentzon et sur le travail de l’artiste Michel Aubry, Aurélien Froment a suivi Franco Melis pour transcrire par la vidéo cette musique polyphonique jouée par un seul homme.
Aurélien Froment filme Franco Melis, musicien sarde
Le film d’Aurélien Froment épouse les lignes de la musique de Franco Melis. De la même façon que l’air circule entre le nez et la bouche du musicien lorsqu’il joue, la bande du film passe entre les engrenages de la caméra. La durée de chaque plan est déterminée par celle des morceaux de musique dont l’interprétation est filmée dans son intégralité, sans interruption ni coupe ni montage. Sans jamais se répéter, ces plans se succèdent telles les phrases musicales d’une sonate.
Le sonneur de launeddas, entre tradition et réalité sociale moderne
Les lieux de tournage reflètent la réalité du sonneur de launeddas contemporain et soulignent de cette façon autant des changements de paradigmes sociaux que la perpétuation d’un geste. L’œuvre d’Aurélien Froment refuse ainsi toute simplification folklorique. On découvre la musique de Franco Melis dans des cadres aussi variés que le musée d’archéologie de Cagliari qui renferme une statuette de sonneur en bronze datant de 1000 ans avant notre ère, une colline faisant face au village du musicien, Tuili, le bord d’un ruisseau, lieu où se trouvent les roseaux utilisés pour fabriquer le launeddas, l’atelier de fabrication de celui-ci, la cour d’une maison, où l’on danse sur cette musique, où encore au musée local où Franco Melis enseigne son art.
VOIR également
« Zefiro Torna » http://www.paris-art.com/zefiro-torna/ ‎
« Les vedettes, on ne s’en sépare pas » http://www.paris-art.com/vedettes-on-ne-sen-separe/ ‎