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All about love

Jean-Christian Bourcart interroge la réalité, ou plutôt les réalités de la condition humaine, et laisse entrevoir l’étrangeté des choses et des êtres. Cet ouvrage présente une série de photos prises dans des bordels et clubs échangistes à l’insu des clients. Loin du voyeurisme gratuit, le photographe propose de nous ouvrir les portes d’un univers méconnu et souvent objet de fantasmes.

Information

Jean Christian Bourcart, Nan Goldin
All about love

Depuis les années 1990, Jean-Christian Bourcart s’immerge dans les profondeurs des lieux cachés du sexe, d’où il rapporte des images, volées, aux grains éclatés, au flou suggestif et aux couleurs explosées.

Pour le photographe, ces endroits sont des lieux de vérité, au même titre que les hôpitaux psychiatriques ou les champs de batailles. La réalité y apparaît de façon parfois violente, mais ce sont aussi des lieux où les rencontres peuvent être sincères et tendres.

Ce livre nous offre crûment la découverte des nuits du sexe, bordels ou clubs échangistes, ouvrant les portes d’un univers fellinien ou pasolinien, méconnu et souvent objet de fantasmes.

Les photographies de Jean-Christian Bourcart sont accompagnées d’un texte de la photographe américaine Nan Goldin, dont la démarche artistique est marquée par une fascination pour l’intime, la nudité et le morbide, et par les milieux undergrounds et «alternatifs».

«Dans ses photos, qui sont parfois tirées pratiquement grandeur nature, Jean-Christian Bourcart ouvre la porte, mais avec une légère timidité, sans intrusion, comme s’il hésitait à franchir le seuil. Les chambres vides sont des portraits à elles seules, remplies d’indices quant à l’identité de leurs occupantes. Ces pièces sont touchantes par les tentatives presque pathétiques des femmes à créer une ambiance érotique avec des posters, ces faux draps de satin où sont étendues des serviettes au lieu des couvertures, ôtant toute possibilité de se cacher et des coussins en forme de cœur. La chambre hawaïenne, la chambre Elvis, la chambre SM dûment équipée, la chambre Empire décorée de son miroir avec dorures et de son papier-tontisse, la chambre tropicale: elles respirent toutes l’isolement et la solitude.

Des animaux en peluche, entassés sur un canapé, indiquent la présence d’une fille à peine sortie de l’enfance, qui s’efforce de trouver un peu de réconfort. Certaines chambres paraissent pratiquement vides, minuscules, mais Jean-Christian relève la signification des détails: le rouleau d’essuie-tout, la lotion pour bébé et la boîte de Kleenex, les préservatifs — outils auxiliaires de la transaction.
Malgré leur silence et leur anonymat, les chambres en disent long sur le travail de ces femmes: elles racontent à quel point c’est dur et triste. Jean-Christian ne porte jamais de jugement: il nous montre simplement ce qu’il y a à voir, dans sa vérité nue.»
Nan Goldin

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