L’exposition « Apprendre la langue (présent continu I) » au Jeu de Paume, à Paris, présente un film d’Alejandro Cesarco qui poursuit son exploration des structures narratives et de la traduction à travers la musique comme langage.
« Apprendre la langue (présent continu I) » : Alejandro Cesarco explore le langage
Dans le cadre de la programmation Satellite 11, l’exposition « Apprendre la langue (présent continu I) », troisième chapitre du cycle « Novlangue_ », met à l’honneur l’artiste d’origine uruguayenne installé à New York Alejandro Cesarco. Le travail de ce dernier, centré autour des rapports entre les images, le langage et le sens, s’inscrit en effet parfaitement dans le propos du cycle « Novlangue_ », qui révèle les correspondances entre le langage de l’ère Internet et la langue officielle, langage simplifié ayant pour but d’empêcher la réflexion et l’expression d’idées subversives, que George Orwell a imaginée dans son roman 1984.
Avec son film Learning the Language (Present Continuous I), Alejandro Cesarco propose une alternative à ce « néoparler » à travers la figure de Margarita Fernández, pianiste, performeuse, théoricienne, professeur et érudite qui est une représentante majeure de la musique contemporaine argentine. Ce film s’inscrit dans la série des portraits vidéo réalisés par Alejandro Cesarco dans lesquels le vocabulaire de la personne filmée est transposé dans le champ de recherche de l’artiste. Ici, la musique est d’emblée présentée comme un élément syntaxique et Margarita Fernández, interprétant au piano un extrait de l’Andantino de la Sonate en la majeur de Franz Schubert, montre les glissements et traductions possibles de la langue du cinéma à celle de la musique.
Un portrait vidéo de Margarita Fernández par Alejandro Cesarco
En révélant les échos qui existent entre la musique, l’automatisme et la langue, le film Learning the Language (Present Continuous I) poursuit le travail d’Alejandro Cesarco autour du langage, de la répétition, de l’interprétation, de la traduction, de la citation ou encore des systèmes de mémorisation. L’artiste se concentre ici sur les allers-retours et transpositions possibles entre différents médiums et langages : on passe sans cesse de la musique au film et du film à la musique. Le langage y est constitué de résonances, de motifs, de combinaisons, d’affinités et de sonorités, à la manière d’un ensemble musical.