Alain Séchas
Alain Séchas
Lors de sa précédente exposition en 2009, Alain Séchas avait surpris et interpellé avec un ensemble de peintures à l’acrylique sur papier marouflé, sur lesquelles s’entrelaçaient des couleurs, des courbes et des éclaboussures. Les titres de ces tableaux engageaient alors le spectateur à chercher des analogies et à établir un dialogue avec les toiles.
L’année suivante, l’artiste commence à travailler à l’huile directement sur la toile, épurant les formes et magnifiant les couleurs. Un ensemble de tableaux, sans titre mais numérotés, est ainsi montré au Consortium à Dijon en 2011. À la surface de ces œuvres, une courbe ou une boucle, comme structurant la toile, se détache sur un fond extrêmement travaillé, délicatement coloré et plus ou moins dégradé. Pas de matière ou d’épaisseur, mais une impression de légèreté.
Aujourd’hui, Alain Séchas présente une sélection de travaux récents: de grandes huiles sur toile ainsi que de plus petites huiles sur papier et des pastels. Les couleurs sont franches, directement sorties du tube. Un trait noir, ferme — figure centrale debout — domine la composition. Ce trait brossé ne se détache plus du fond, mais entre pleinement dans la composition. Un nouvel élément en bordure du tableau — elliptique — vient suggérer une issue, une ouverture sur l’espace.
Présentées dans les deux salles annexes, les œuvres sur papier procèdent de la même manière. Elles offrent chacune un univers complet et autonome.
Une nouvelle rupture? Non. Une continuité indéniable. Alain Séchas a certes changé d’expression, de forme, mais ses nouveaux travaux ne tournent pas le dos aux précédents. La figuration y est simplement absente. On retrouve en effet aujourd’hui le même geste délié, le même plaisir qu’auparavant.
Alain Séchas se plaît à bousculer nos sens, à nous resensibiliser par l’usage de la couleur. «Comme je me suis emparé de corps souples d’hommes-chats au visage mutique ou de martiennes accortes et souriantes, aux actions spiralées, stoppées net de façon drolatique ou émouvante, je m’empare des châssis verticaux, des couleurs à l’huile, des brosses, des gestes.» (Alain Séchas, entretien publié dans la revue Association Cause Freudienne, 2012)
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par François Salmeron sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
Alain Séchas