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Alain Huck

Alain Huck compte aujourd’hui parmi les artistes plus importants de la scène contemporaine suisse. Édité à l’occasion de Excuse me…, des textes rythment les visuels de l’ensemble de l’exposition. L’événement s’était fait attendre : pour la première fois après deux décennies de création en marge des circuits d’art contemporain, Alain Huck offre au public une vision panoramique de son travail. Un incontournable.

— Auteur : Collectif
— Éditeur : Jrp/Ringier, Zurich
— Année : 2006
— Format : 20,5 x 28,6 cm
— Illustration : Noir et blanc, couleur
— Pages : 64
— Langues : Français et allemand
— ISBN : 2-940271-73-9
— Prix : 25 €

Présentation
Une suite de 260 pensées couchées sur transparents, des formes spongieuses qui se vident d’elles-mêmes, un renflement de peinture qui sourd, menaçant, de la toile, des gouaches monumentales aux allures de sinopial…

Tandis qu’à la fin des années 1980, une veine plus expressive se développe en Suisse avec Martin Disler, Adrian Schiess, Miriam Cahn, etc., Alain Huck se rapproche du mouvement «néo-géo» et des héritiers de la «Radical Painting» des années 1970 (en Suisse, John ArmIeder, Olivier Mosset). Par la création de l’espace d’exposition M/2 à Vevey (1987-1992), il s’engage aussi avec Jean Crotti, Jean-Luc Manz, Robert Ireland, Catherine Monney et Christian Messerli à soutenir de jeunes artistes.

Sans considérer l’abstraction géométrique comme une esthétique, Huck en fait un style d’emprunt, avec la distance toute postmoderne qui est la sienne. Il se l’approprie, comme il le fait des contenus divers qui donnent ensuite matière à ses travaux: tableaux du passé, coupures de journaux, événements du quotidien, phrases prononcées par autrui… En cela, il rejoint les préoccupations de plusieurs autres artistes helvétiques (dont Jean-Luc Manz, Ion Anüll, Francis Baudevin) qui, dans le prolongement du readymade, insistent par des citations de leur environnement visuel direct sur «la dimension troublante d’une banalité exposée ou rejouée». La banalité du quotidien, mais aussi de l’art lui-même, dont Huck s’attache à remettre en jeu les codes de représentation. La création prend alors la forme d’un mode d’emploi, comme dans ce dessin de la suite Vite soyons heureux il le faut je le veux (VSH, commencée en 1993), dans lequel il scelle une véritable procédure de création: «Promesse. Enumérer dans l’ordre: les arbres; les animaux, les trous» (Promesse, VSH, ri. 261, 2005)4. Ou dans la série Relâche (dès 1994), lorsqu’il se fixe une règle du jeu, s’appropriant cette fois le médium de la peinture. Laissant à autrui le pouvoir de décider de la réalisation — ou plutôt la modification — d’une Å“uvre, il repeint inlassablement la même toile d’une laque synthétique uniforme par laquelle le geste se fond pour disparaître définitivement. Réduite au seul acte de peindre, l’oeuvre n’existe plus que pour elle-même, dans sa pure matérialité. La démarche de Huck insiste ici sur «la réification [du] geste qui s’insère lui-même dans une formule d’emprunt». Comme chez Jean-Frédéric Schnyder (né en 1945), qui suit pour la réalisation de ses huiles intentionnellement dénuées de toute forme d’innovation, un protocole précis et ritualiSé.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Jrp/Ringier — Tous droits réservés)

L’artiste Alain huck est né à Vevey en 1957, il vit et travaille à Lausanne. Il est diplomé de l’école cantonale d’art de lausanne (1982-1986). il est cofondateur en 1987, de l’espace V/2 à Vevey. Il a reçu le Prix fédéral d’art en 1989, 1991 et 1997 et la bourse des arts plastiques du canton de Vaud en 2005.

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