Encore dans son jeune âge, le festival de danse Camping n’en est que plus énergique. Organisé par le CND (Centre National de la Danse — orthographié CN D), à Pantin, la quatrième édition de Camping se déploie cette année entre Pantin et Lyon. Une édition également marquée par son développement à l’international, avec l’annonce de l’organisation, en 2019, d’un Camping Asia — en partenariat avec le Taipei Performing Arts Center. Porté par la très dynamique chorégraphe et directrice du CND, Mathilde Monnier, Camping 2018 promet de l’effervescence chorégraphique. Au fil de douze jours ultra-condensés, sept-cents artistes (dont trois-cents étudiants de vingt-sept écoles internationales) vont converger vers Paris et Lyon, pour partager ce moment d’émulation et de mise en commun. Chaque versant étant composé de deux volets simultanés : un Camping pour les joyeux campeurs (les étudiants) et un Camping ouvert à tous les publics. Soit l’occasion de découvrir quinze spectacles et une installation sonore.
Camping 2018 : convergence chorégraphique vers le CND – Centre National de la Danse
La plus grande partie du festival Camping se déroulera au CND de Pantin. À Lyon, la convergence se fera plutôt au Subsistances sous la forme de workshops et ateliers. Avec, néanmoins, un spectacle-conférence, Your teacher, please (2018), de la chorégraphe portugaise Ana Rita Teodoro, autour du butô. Lequel de spectacle sera ensuite repris à Pantin. Outre cette conférence chorégraphique, le Focus Asia (Taïwan, Japon, Corée, Singapour et Hong Kong) réunira pour sa part explorations critiques de la post-colonisation, pratiques queer, interdisciplinarité… Avec notamment Deus ex Machina (2017) du chorégraphe sud-coréen Jeong Seyoung. Mais aussi Dance, if you want to enter my country! (2015) de Michikazu Matsune et 20 Minutes for the 20th Century, but Asian (2016) de River Lin. Camping 2018 permettra aussi de revoir quelques spectacles-clefs, comme Self Unfinished (1998) de Xavier Le Roy ou Good Boy (1998) d’Alain Buffard (décédé en 2013).
Quinze spectacles, une majorité de créations et d’inédits : le bouillonnement créatif
Autre reprise, IBM 1401 – A User’s Manual (in memoriam) (2002) d’Erna Ómarsdóttir et Jóhann Jóhannsson (décédé en 2018). Réactivant lui aussi la mémoire, Wagner Schwartz, avec La Bête (2015), proposera un solo interactif en compagnie de la figure du Bicho. Sculpture métallique emblématique de l’artiste brésilienne, Lygia Clark. Tandis que l’artiste transgenre iranien-ne Sorour Darabi présentera Savusun (2018). Autre nouveauté, Benoît Lachambre et Sophie Corriveau proposeront Fluid Grounds (2018). Camping 2018 permettra également de découvrir Disparue (dehors) (2018) de Marcela Santander Corvalán. Ainsi qu’Everything Not in Its Right Place II (2018) de Bhu Bhu II. Avec o!rage (2018), le chorégraphe Calixto Neto plongera dans les danses périphériques. Là où, première française, la chorégraphe zimbabwéo-new-yorkaise, Nora Chipaumire, livrera la première partie de son triptyque en création, #Punk (2017). Sans parler des ateliers, workshops et conférences proposées par les chorégraphes. Camping 2018 ? Quatre ans et un dévorant appétit de vie.