Al-Djezaïr

Flavie Pinatel
Al-Djezaïr

Flavie Pinatel est une artiste vidéaste qui utilise le réel comme matière première de son travail. Elle le fait ensuite glisser vers une réalité fantasmée, onirique et décalée. Chacun de ses projets nécessitent du temps, celui de la rencontre qui permet à chacun d’abandonner son envie de représentation.

Pour cette exposition, Art-cade a donné carte blanche à Flavie Pinatel, qui a choisi de présenter une installation vidéo. En 2012, après trois mois passés en Palestine, dans le cadre de son projet Ramallah, l’artiste revient bouleversée par l’expérience de la colonisation. Au même moment, commence en France la commémoration des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie. Cette coïncidence entre colonisation passée de l’Algérie et occupation présente des Territoires Palestiniens change radicalement le regard qu’elle porte sur son pays, sa famille et ses amis.

À travers ses précédents travaux comme vidéaste et plasticienne, Flavie Pinatel a fait du portrait audiovisuel sa spécialité. C’est en effet, une forme idéale pour révéler l’humanité des personnes qu’elle rencontre, pour étudier comment leur histoire personnelle et l’Histoire collective s’inscrivent dans leur corps, dans leur peau, dans leur regard, leurs paroles et leurs silences.

Ses installations sont basées essentiellement sur des séquences vidéo, résultant d’un travail documentaire fouillé, combinant prises sur le vif et entretiens intimistes. En s’intéressant autant aux silences qu’aux paroles, et en dissociant subtilement le son et l’image, elle bouscule la temporalité et restitue quelque chose de la sensorialité d’une rencontre. A travers ses œuvres, elle ouvre également des espaces de projections mentales et historiques pour les visiteurs.

Partant du postulat que l’Histoire est faite d’une multitude d’histoires, Al-Djezaïr présente une galerie de portraits vidéo, des fragments de vie qui, à l’écart, du discours politique, donnent à voir les liens qui unissent la France et l’Algérie. La Méditerranée, fait, quant à elle, le lien entre les personnages tant à l’image qu’au son.

«Chaque portrait sera l’occasion de saisir des fragments de vie qui, loin des grands discours politiques, donnent à voir et à sentir qu’une relation forte continue de perdurer entre la France et l’Algérie, et que cette relation s’inscrit et s’exprime directement dans les corps de ceux qui en sont les acteurs et les témoins. Dans leurs témoignages, certes, mais aussi et surtout dans leurs silences, dans leur façon de regarder leur interlocuteur, d’appréhender l’image que la caméra saisit d’eux — et tout simplement dans leur peau, plus ou moins abîmée par le temps, leur fébrilité plus ou moins satisfaite par la vie.»

Vernissage
Mardi 28 janvier 2014 à 18h30