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Aires de jeux, champs de tensions

25 Fév - 24 Avr 2011
Vernissage le 25 Fév 2011

Aires de jeux, champs de tensions: enregistrer les sensations corporelles au travail dans les espaces urbains: voici le lien unissant les quatorze artistes photographes ou vidéastes présentés dans cette exposition collective.

Bogdan Dziworski, Boris Mikhailov, Jitka Hanzlová, Michael Schmidt, Octavian Trauttmansdorff, Wolfgang Tillmans, Sergej Vutuc, Christoph Rütimann, Markus Muntean, Adi Rosenblum, Seiichi Furuya, David Rosenfeld, Chris killip
Aires de jeux, champs de tensions

Ce sont des états très contrastés mais coexistants qu’enregistrent les photographes et les vidéastes européens actifs sur la scène urbaine à partir des années 1970: rapprochements ou mises à distance des espaces, accélérations ou immobilité déprimante, crépuscules plombés ou lumières estivales.

Bogdan Dziworski s’attache aux jeux des enfants dans les rues désolées et glacées de la Pologne, pendant la guerre froide. Son sens de la lumière contraste avec celle des images de Michaël Schmidt, centrées autour de la jeunesse contemporaine des faubourgs de Berlin, dont les visages portent les marques d’une profonde détresse.

Wolfgang Tillmans, lui, opère dans le métro londonien surpeuplé, rendant ambivalentes les images des corps qui paraissent si rapprochés qu’il nous semble pouvoir les toucher, malgré toute absence de lien personnel entre eux et nous.

Le russe Boris Mikhailov se veut provocant, avec des images de rues rendues encore plus dérangeantes à cause de la brutalité des changements politiques qu’elles enregistrent, autant que par le format panoramique utilisé.

Et, au coeur des rues berlinoises de l’est, Seiichi Furuya se mêle à des hommes et des femmes pour qui les slogans politiques avaient, depuis des lustres, perdu tout sens véritable.

Les chômeurs anglais photographiés par Chris Killip, eux, affichent leur révolte sans amertume, avec ironie. Le vidéaste/photographe Helmut Kandl, à travers toute l’Europe, témoigne d’une jeunesse livrée aux hasards des petits travaux de rue destinés à assurer leur survie, de Baku à Lisbonne, de Budapest à Montpellier.

Que ce soit David Rosenfeld jouant avec ses passantes équivoques, qu’ils se nomment Octavian Trautmansdorff, Sergej Vutuc ou Muntean-Rosenblum, tous ces artistes en exploration de la ville parlent de gestes et de lumières, de lucidité transparente derrière des visages souvent figés, de vitesse ingérable, de tranquillité porteuse d’espoir.

C’est bien de cela, parmi bien d’autres choses, que témoignent les artistes réunis dans cette exposition débordante d’énergie.

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