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09 Fév - 20 Avr 2008
Vernissage le 09 Fév 2008

L’exposition rassemble un nombre important de photographies par Anne-Marie Filaire. Elle propose un regard ouvert et sensible sur cet oeuvre, qui est autant l’expression personnelle d’un travail artistique qu’un témoignage documentaire sur des territoires en évolution constante.

Anne-Marie Filaire
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« J’écris sur une frontière dont l’opacité bouleverse le regard.»
« Je photographie des paysages depuis plus de 20 ans. C’est à travers ce sujet que je m’exprime.
Je m’intéresse à la notion de temporalité dans la représentation du paysage. J’explore des temporalités psychiques entre chronicité et histoire (traversé), et des temporalités culturelles à travers l’Orient (l’Islam au Yémen) et l’Occident à travers ma propre culture.
Cette recherche sur la perception du temps à travers sa représentation dans le paysage m’a conduit à l’élaboration d’une oeuvre sur les espaces traumatiques et les pays en processus de paix. Ces scènes constituent (pour moi) des espaces (géographiques) qui sont le champ de mon expérimentation et de ma réflexion.
Je travaille plus particulièrement dans les zones dites frontières au Proche-Orient et Moyen-Orient mais aussi en Asie du Sud-Est, en Afrique de l’Est et en Europe.» (Anne-Marie Filaire)

« Le travail d’Anne-Marie Filaire, précis et rigoureux, permet de prendre le recul nécessaire face à l’avalanche de photographies qui traitent des zones de conflit. Travail d’une photographe qui se situe dans l’urgence mais qui réussit à fixer toute la complexité d’une situation qui pour le spectateur éloigné reste impossible à saisir. Travail d’artiste surtout, car ces images panoramiques, qui refusent tout aspect anecdotique, réussissent à créer une sensation d’un silence irréel, d’un vide étrange. À l’opposé des procédés habituels où l’expression dramatique trouve sa source dans les visages humains, Anne-Marie Filaire fait parler le paysage urbain où l’absence de la population donne la sensation d’une scène du théâtre avant ou après la représentation. » (Itzhak Goldberg « L’art en temps de guerre. L’exemple de la société israélienne ».
Entretien avec Serge Tisseron, 2005)

« Anne-Marie Filaire s’est depuis longtemps (pensons à son travail en Auvergne entre 1994 et 1996) attachée à rendre compte des formes de la présence du temps dans le paysage, ainsi que des mouvements qu’on peut y déceler. Car le paysage, aussi écarté soit-il en apparence, aussi inerte, est toujours instable, ou plutôt il contient toujours une espèce de bougé qui ne se révèle qu’aux regards attentifs : ceux du berger, du guetteur, ou de l’artiste. Il y a bien sûr les mouvements dans le paysage, mais aussi les mouvements du paysage lui-même. Ces divers mouvements, dans leurs rythmes et leurs intensités variables, se donnent sous l’apparence de traces, de marques, d’espaces. Ils forment une sorte d’écriture, souvent discrète, mais qui apparaît parfois comme un cri devant le regard. La photographie d’Anne-Marie Filaire se tient devant cette écriture, qui est celle du monde même, comme pour s’en faire le témoin. » (Jean-Marc Besse, extrait de « Les marques du territoire », Anne-Marie Filaire, éd. L’artothèque de la Roche-sur-Yon, 2007.)

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