Frédéric Delangle
Ahmedabad, No life last night
Ahmedabad, ville de la multitude, de l’excès, de la profusion. La cité mythique aux 5 millions d’habitants ne se livre pas facilement. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit que Frédéric Delangle a pu la saisir dans un silence et un calme à la limite du recueillement, instant privilégié de sérénité où le monde moderne accorde quelques heures de répit avant de recommencer une nouvelle journée de folie.
La ville arrêtée dans sa course révèle alors les fastes et les splendeurs d’une époque révolue, où les bâtiments à l’abandon du centre ancien – maisons en bois sculpté du XIXe siècle et superbes architectures anglo-indiennes ou de style Art-déco – cèdent peu à peu la place à de nouvelles constructions de béton et de métal. Atmosphère mystérieuse où la modernité n’a pas encore complètement effacé le passé mais le côtoie.
Les lumières de la nuit, les rues qui s’enchainent comme autant de décors de cinéma, les silhouettes errantes du dédale de la cité enfin endormie nous précipitent dans la fantasmagorie et la nostalgie d’une ville éternelle et pourtant à jamais perdue.