L’exposition consacrée à l’œuvre d’Agnès Geoffray au FRAC Auvergne, à Clermont-Ferrand, revient sur le vaste travail autour de l’image que mène la photographe depuis presque vingt ans. Née en 1973, Agnès Geoffray appartient à la génération d’artistes dont la démarche ne peut ignorer quelques événements significatifs comme le perfectionnement des effets spéciaux dans le cinéma, l’apparition du premier appareil photo numérique puis la création du logiciel Photoshop, qui ont profondément modifié la manière d’envisager l’image.
La photographe Agnès Geoffray expose au FRAC Auvergne
L’œuvre d’Agnès Geoffray s’est, dès le départ, construit autour d’une réflexion sur le statut de l’image photographique, sur la façon dont les images nous parviennent ou non, sur leur potentiel fictionnel et donc sur leur capacités conjointes à être un outil de vérité ou de falsification. L’image est chez Agnès Geoffray associée aux notions d’emprise, de victimisation et de violence.
Agnès Geoffray propose une réflexion sur le statut de l’image photographique
Photographe, Agnès Geoffray appuie pourtant une grande partie de sa pratique sur des sources iconographiques externes : des images trouvées dans des livres, sur Internet ou dans des archives diverses s’ajoutent à celles issues de ses propres prises de vues. Ces images subissent ensuite un travail de retouche, de montage, d’ajustement et de recontextualisation. Des photographies anciennes retouchées montrent le degré de falsification possible des images ; dans d’autres œuvres, les images sont manquantes et remplacées par des textes ; au médium photographique s’ajoutent des films, des installations et des objets.
Les œuvres d’Agnès Geoffray créent un climat de mystère et de tension
Se nourrissant des potentialités de fiction des images, les œuvres d’Agnès Geoffray puisent à des sources variées comme les contes, les mythologies, les fait-divers, les faits historiques et la photographie de presse pour créer un climat de mystère, de tension, d’imaginaire et de fantasme qui fait appel à l’inconscient et aux peurs ancestrales. Elles s’articulent souvent autour d’un moment incertain, ouvert au basculement, et cristallisent les éléments facteurs d’une chute dramatique.