Soweto’s Finest et Tchado’s Stars
African delight
De Soweto à Ndjamena de l’Afrique du Sud au Tchad! Ils sont nés du choc de la danse dite « ethnique » avec la mondialisation. Avec cette nouvelle génération la danse africaine a fait d’emblée le saut dans la mondialisation comme dans ce gigantesque bidonville d’Alexandra près de Johannesburg ou les gamins des rues fusionnent les danses zouloues et Mickael Jackson, avec un imaginaire africain en proie aux images mondialisées du 21ème siècle.
Les Tchado’s Stars comme les Soweto’s Finest sont des danseurs autodidactes à peine sortis de l’adolescence, leur formation c’est la rue. Ils suspendent sans le savoir vraiment la hiérarchie du goût et de l’art contemporain propres à nos critères européens. Ils ignorent les présupposés de l’art chorégraphique, leur chorégraphie c’est leur addiction dévorante à la danse, la danse pour survivre dans une société qui les a abandonnés, la danse pour advenir comme être humain digne d’attention et de respect. La danse au delà d’être une œuvre se fait symptôme d’une société en plein bouleversement.
Ils sont l’incarnation d’une danse africaine jeune qui dépasse la frontière artificielle des anciens et des modernes. Ils ne veulent pas faire du passé table rase. Ils ont assimilé l’héritage et loin de le rejeter ils en ont fait la matière d’une danse urbaine très populaire dans leur pays qu’ils dansent dans la rue pour une poignée de gamins ou devant mille personnes survoltées sur des scènes improvisées. Les Tchado’s Stars appartiennent aussi à des groupes de danse africaine traditionnelle. Ils portent des noms invraisemblables les Soweto’s Finest (les meilleurs), les Tchado’s Stars (les stars du Tchad), comme des illuminés qui se prendraient pour des demis dieux. Une prétention qu’ils dénoncent avec humour et une autodérision permanente, quand bien même ils fusionnent leur foi en la danse avec leur foi en dieu qui sûrement, pensent-ils, leur ouvrira les portes des médias!