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Act

Act est le fruit d’un travail que Denis Darzacq a mené au contact de personnes en situation de handicap. Si certains sont des acteurs, des sportifs ou des danseurs, tous ont trouvé dans l’action et dans l’appropriation personnelle de l’espace commun le moyen d’affirmer la complexité de leur individualité au-delà de leur statut réducteur d’handicapés.

Information

Présentation
Denis Darzacq, Michel Frizot
Act

Depuis une vingtaine d’années, Denis Darzacq, photographe français, membre de l’agence VU’, construit une œuvre dont la cohérence subtile et inquiète ne cesse de s’affirmer à travers différentes séries: Ensembles, Bobigny centre ville, Nu, La chute, Hyper. Originellement issu du photoreportage, Denis Darzacq, que semble tarauder l’obsédante question du vivre ensemble, dresse patiemment une véritable fresque des nouvelles réalités urbaines et, plus encore, des problématiques liées à l’appréhension des territoires de la cité par les foules, les groupes ou les individus isolés.

Guidé par une extrême curiosité, il part, à la manière d’un arpenteur des villes et de leur périphérie, à la rencontre d’univers ou de tribus, qu’il connaît peu ou mal, mais auxquels le relie une forme personnelle de proximité, et dont il tente de percevoir puis de traduire plastiquement la dimension poétique ou seulement singulière. Une quête qui se double d’une attention extrême portée aux différents modes d’inscription des corps dans l’espace citadin. Renonçant à s’appuyer sur les conventions de la représentation du réel, Denis Darzacq invente pour chacune de ses «rencontres» une forme spécifique de mise en scène, un regard photographique particulier, qui révèle en creux ce que le seul reportage peine souvent à traduire: des codes, des rêves, des non-dits, qui affirment la présence de chaque un dans la multitude.

Pour Act, Denis Darzacq a choisi de s’attacher spécifiquement à des êtres en situation de handicap. En France, aux États-Unis, en Angleterre, il a rencontré durant plusieurs mois des hommes et des femmes dont certains sont acteurs — notamment les membres de la compagnie Mind the Gap de Bradford —, sportifs ou danseurs, et il a imaginé avec eux des mises en scène ou des portraits dans lesquels ils se représenteraient dans des lieux ou des espaces de leur choix, rompant avec l’environnement familier impliqué par leur handicap.

«Les handicapés sont des gens à qui l’on dénie, dans mon imaginaire, la possibilité d’avoir une mobilité, une liberté d’action, et dont les corps ont du mal à prendre leur place dans l’espace commun… Je crois que ce qui relie toutes ces photographies les unes aux autres, c’est l’effort qu’a fourni chacun pour sortir de l’image conventionnelle qui lui est attribuée», précise l’artiste dans l’entretien avec Virginie Chardin qui conclut l’ouvrage.

Qu’il pose, qu’il joue, qu’il prenne position dans une mairie, un musée, un paysage ou une cuisine, chaque complice du photographe semble affirmer son irréductible et unique présence et nous conduit à nous interroger sur l’étroitesse de notre propre vision… Comme si enfin la photographie était parvenue à donner une forme et un sens neufs à l’injonction compassionnelle: porter un autre regard sur le handicap.

La Maison Européenne de la Photographie présente une double approche de l’œuvre de Denis Darzacq, photographique et vidéo, et expose Act et Comme un seul homme, sa dernière série, réalisée à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, du 15 avril au 14 juin 2015.

Sommaire
— Mobiles, par Michel Frizot
— Œuvres
— Entretien entre Denis Darzacq et Virginie Chardin
— Remerciements

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