L’exposition « Acqua Alta » à la galerie parisienne Sultana présente des œuvres récentes de Paul Maheke, entre vidéo, scupture, installation et performance.
« Acqua Alta » : un projet inspiré par l’hydroféminisme et la mémoire de l’eau
Le dernier projet de l’artiste pluridisciplinaire Paul Maheke, Becoming a Body of Water or How to Unlearn Resistance as Opposition, développé d’août 2016 à juin 2017, s’inscrit dans la recherche que mène Paul Maheke sur la déconstruction de l’identité par la danse. Il lui a été inspiré par le concept d’hydroféminisme développé par les philosophes Luce Irigaray puis Astrida Neimanis et par les découvertes des docteurs Luc Montagnier et Masuru Emoto sur la réactivité moléculaire de l’eau aux émotions. Ce projet aborde l’eau comme une matière douée de subjectivité et d’affects qui organise les relations entre les corps.
Paul Maheke met en scène un corps structuré par l’eau comme élément commun
L’exposition « Acqua Alta » est la troisième du projet, après trois performances à Londres et deux expositions, à Londres et Berlin. A travers des formes et médiums qui se font sans cesse écho, Paul Maheke, donne à voir un corps mobile et fluide, capable d’adopter de multiples formes, à l’image de l’eau. Le motif central de l’eau souligne la nature commune de tous les corps dont elle est le principal composant avant leur individuation. Il incarne aussi une mémoire originelle transmise à chaque corps par le liquide, le corps devenant alors une archive qui se sert de l’eau qui le traverse comme d’un canal de transmission du savoir et de l’information.
Des corps individuels en lutte contre l’acte performatif
Performances, installations, sculptures et vidéo de Paul Maheke sont liées par de permanents renvois mutuels. Les performances ont pour notions centrales la lutte et la boucle : elles mettent en scène la lutte du danseur avec son propre corps et celle de l’eau contenue dans le corps avec l’enveloppe charnelle qui la contient. La boucle s’affirme quant à elle à travers la répétition de mouvements, comme la représentation de la lutte du corps individualisé contre l’obligation de la performance qui le met en spectacle comme une simple surface. Les sculptures et installations visent aussi à contrecarrer l’acte performatif en détournant l’usage initial d’objets destinés à montrer, comme des étagères ou des aquariums, ou à cacher, comme des rideaux.