Ann Anüll, John M. Armleder, Luc Aubort, Francis Baudevin, Alexandre Bianchini, Jacques Bonnard, Stéphane Dafflon, Philippe Decrauzat, Philippe Deléglise, Étienne Descloux (Paul Marie), Helmut Federle, Pierre André Ferrand, Sylvie Fleury, Christian Floquet, Francesca Gabiani, Christophe Gossweiler, Fabrice Gygi, Pierre Keller, François Kohler, Jean Luc Manz, Genêt Mayor, Olivier Mosset, Karim Noureldin, Mai-Thu Perret, Laurence Pittet, Didier Rittener, Christian Robert Tissot, Sydney Stucki, Patrick Weidmann
Abstraction étendue
Une abstraction originale s’est développée depuis un quart de siècle, avec pour foyer primitif la Suisse romande. Elle se caractérise par la double extension de ses dispositifs et de ses motifs : par sa propension à étendre son territoire et ses procédures au-delà du cadre traditionnel du tableau – non sans y revenir sans cesse – et par son souci de renouveler ses sources.
Elle cristallise avec une génération grandie après 1968, pour laquelle la culture visuelle est un tout non hiérarchisé, dans lequel les distinctions s’établissent selon des points de vue personnels, esthétiques ou autres. Elle est connectée à la vie quotidienne, à la culture de masse, au rock, à la bande dessinée etc, et, dans cette mesure, elle est une abstraction ouverte, élargie, peu encline aux enfermements fondamentalistes ou essentialistes. Elle est une pratique moins spécialisée qu’existentielle, et son développement est inséparable de réseaux d’amitiés et de rencontres dont les ramifications s’étendent à l’extérieur de la Romandie.
Cette abstraction, que nous proposons de nommer « abstraction étendue », a aujourd’hui des représentants un peu partout dans le monde ; la pleine reconnaissance de son originalité et l’étude de la scène artistique qui l’a mise au jour restaient cependant à faire.
critique
Abstraction étendue