Henrik Samuelsson
A Summer of Sorts for Broken Painters
Pour sa seconde exposition personnelle à la galerie Laurent Godin, Henrik Samuelsson présente «A Summer of Sorts for Broken Painters».
Ce n’est pas pour rien que Marcel Duchamp est une pièce importante du puzzle de l’oeuvre d’Henrik Samuelsson. Tout comme lui, ce dernier est beaucoup plus occupé de créer un espace de liberté pour établir quelque chose qui lui est propre plutôt que de se battre avec le temps qui passe.
Mais Henrik Samuelsson s’est aussi engagé dans l’univers de Marcel Duchamp de manière plus tangible que la plupart des autres. Il ne s’est pas uniquement inspiré des idées de Duchamp et de sa capacité de déplacer le centre d’intérêt dans l’art et pour l’art. Henrik Samuelsson possède et habite le métier de Marcel Duchamp dans toutes ses pratiques, quel que soit le matériau ou le sujet.
Henrik Samuelsson a participé à l’élaboration de la copie du Grand Verre, que certains jugent comme étant la plus réussie. Samuelsson sait que la précision de la main rend possible l’envol de la pensée et de l’art.
C’est pourquoi il est devenu lui-même un artisan minutieux de l’envol. Il a édifié pas à pas son propre alphabet qu’il contrôle jusqu’au niveau de la molécule. Mais il le contrôle pour donner libre cours à un langage dont les éléments seraient en soi des espaces et des paysages connus à partir desquels il a construit une logique remarquable qui n’appartient qu’à lui. Et pour cette raison, elle est pour lui à la fois naturelle et évidente alors que pour nous, elle constitue une invitation à pénétrer dans un monde.
Henrik Samuelsson construit une réalité qui est à la fois intérieure et extérieure, à la fois lumière et obscurité. Et c’est exactement pour cela que cela constitue un été pour les peintres brisés. L’art est enlevé dans un nouvel espace, qui est un été de liberté où la précision de la technique crée une légèreté évidente dans sa parole. C’est un été qui permet à un dyptique d’être vraiment deux mondes parallèles, deux mondes qui se ressemblent mais ne se rencontrent jamais.
Henrik Samuelsson ne quitte jamais et n’abandonnera jamais son village natal du nord de la Suède. C’est une toile de fond où il s’est d’abord senti aliéné, où il a ensuite décidé de devenir artiste et dont il s’est enfui. Voilà pourquoi tel Joyce, il ne peut jamais rejeter son origine. Il ne peut que la peupler de nouvelles leçons, de nouveaux éléments qui créent couche sur couche une logique qui lui est entièrement sienne.
Sa contrée natale va à la rencontre d’une école d’architecture en dehors de Paris. Et d’un paysage de friche industrielle qui tombe en morceaux. Il a ajouté à son pays d’exode d’origine tout les paysages, les morceaux de vies qui ont traversé sa route, créant ainsi un univers qui n’appartient qu’à lui, mais où tout les peintres et leurs imaginaires peuvent se retrouver.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Maxime Thieffine sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
A summer of sorts for broken painters