Communiqué de presse
Olivier Mosset
A step backwards. Bob’s Kitchen. Caprice. Carré bleu sur fond blanc. Cimaises. Dave’s corner. Duster. Escrot. Estate. Les Socles révolutionnaires. Skylark. Sun City. Toblerones. Trésor public
L’oeuvre d’Olivier Mosset, dès le départ radicale, limite les moyens expressifs au maximum, évitant autant que faire se peut tout affect. En 1965, il commence à peindre de petits tableaux verticaux représentant la lettre A en noir sur blanc (exposés en 1966 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, sur invitation de Jacques Villeglé).
Il participe en 1967 à la formation du groupe BMPT (initiales de Buren-Mosset-Parmentier-Toroni), dont l’une des revendications est celle de la désacralisation de la personnalité -par la remise en question du geste du peintre et de sa signature-, afin d’atteindre le « degré zéro » de la peinture et d’exposer publiquement leur volonté de rupture tant envers les institutions que les modèles artistiques reconnus.
Mosset répète un motif: un cercle noir de 15,5 cm de diamètre et de 3,25 cm d’épaisseur, peint au centre d’un carré de 100 cm x 100 cm. C’est la forme choisie qui devient signature. Entre 1966 et 1974, il peindra quelques deux cents tableaux avec des cercles.
En 1968, Mosset présente sa première exposition personnelle à la Galerie Rive Droite, à Paris. En 1972, en peignant une toile de 200 cm x 200 cm avec des bandes verticales grises et blanches, Mosset brouille à nouveau les pistes selon les principes même d’anonymat de BMPT. A partir de 1976, les rapports entre tons de couleur le conduisent progressivement au monochrome.
En 1977, Olivier Mosset expose à la 10ème Biennale de Paris une grande peinture rouge sur laquelle il a laissé les traces fines de lignes de crayon verticales et parallèles rappelant les bandes. Cette toile est la préfiguration de dix ans de monochromes, la plupart du temps de grands formats et, comme toutes ses toiles antérieures, dépourvus de titre.
En 1978, il rencontre Marcia Hafif avec qui il engage une réflexion qui mènera aux expositions « New abstraction » en 1983 et « Radical painting » en 1984.
En 1986, il participe à l’exposition « Tableaux abstraits » à la Villa Arson à Nice. La même année, à Genève, il présente pour la première fois des tableaux qui portent un titre. La première grande toile de cette série s’appelle A Step Backwards (Un pas en arrière), exposée ensuite à Lyon en 1987. En 1990, il représente la Suisse à la Biennale de Venise.
Olivier Mosset a collaboré ou cosigné des expositions avec des artistes aussi différents qu’Andy Warhol, Steven Parrino à la galerie Pierre Huber de Genève en 1990 ou encore John Armleder avec lequel il expose une oeuvre commune: une rampe de skate-board (Biennale de Lyon 1993).
Il a également réalisé des pièces d’art public et des sculptures en plein air (à Neuchâtel, à Bienne, à Toulouse par exemple), notamment les Toblerones, formes géométriques imposantes qui reprennent l’aspect des fameux chocolats suisses et des barrages antichars de la Seconde Guerre mondiale.
En 2002, pour l’ »Exposition nationale Suisse 02″, il expose l’installation Les Socles révolutionnaires. Olivier Mosset découvre, dans le jardin des Tuileries, les pierres des piédestaux ayant soutenu des statues de Muses à l’époque de la Révolution française. Il fait déplacer ces pierres (vestiges de la Révolution) et les place à Morat, sur le site conçu par Jean Nouvel. Par la suite, il présente un travail de juxtaposition inscrit dans la continuité de cette expérience, pour une exposition en 2003 à Noisy-le-Sec.
En 2003, il présente une rétrospective en deux volets simultanément au musée cantonal des beaux-arts de Lausanne et au Kunstmuseum de Saint Gall. Par la suite ses expositions le font voyager de Nîmes à Zürich, de Paris à New York en passant par Tucson.
En 2009, le Magasin de Grenoble présente Portrait de l’artiste en motocycliste, un portrait en creux d’Olivier Mosset qui expose sa propre collection privée.