A.R. Penck. Peintures et bronze

Les peintures de A.R. Penck utilisent des couleurs et des formes simples. L’univers composé s’organisent dans un chaos calculé. Les figures et la géométrie composent des improvisations maîtrisées. Les toiles sont des puzzles rédigées comme des rébus. Ce qui importe ici, ce sont les vibrations et ondes que provoquent la confrontation entre les formes graphiques et les couleurs primaires.

L’exposition de A.R. Penck à la galerie Jérôme de Noirmont précède la grande rétrospective que lui consacrera le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris en février prochain. Après avoir invité Sigmar Polke, Gerhard Richter et Georg Baselitz il y a dix ans, c’est à nouveau un peintre et un sculpteur d’outre-Rhin qui sera à l’honneur. Cette exposition rendra hommage à quarante productions de cet artiste peintre et sculpteur.

Entre la frénésie de peindre de Keith Haring et la finesse des  papiers découpés de Matisse, A.R. Penck joue la carte du rythme et de la couleur. Le noir et le blanc invitent toujours une troisième couleur à se joindre à la partie. Acide jazz, le rythme se heurte aux coins de la toile et aux angles des formes géométriques qui en constellent sa surface.
Le canevas s’organise par chocs, par dissonances et constellations. Les silhouettes noires sont les échos désordonnés de formes humaines, primitives, réduits à des ombres contrastantes.

Cette partition musicale enchaîne les croches, les noires et les blanches, les ronds, les cercles, les triangles, les croix, les pentagones, les flèches et toute une cohorte de signes. Sa ponctuation est elliptique, elle quadrille la surface de la toile. Tout se met en place pour mieux disparaître, pour mieux éclater au grand jour. Les morceaux se répartissent, les pièces s’abîment au contact des frottements qu’elles génèrent, provoquent et espèrent. Elles vrillent et tirent leur épingle du jeu. Un second examen laisse émerger des figures, des êtres, des formes tout aussi géométriques mais plus humaines.

La toile puzzle se transforme en rébus. A chacun de débusquer ces  personnages, à chacun de déchiffrer et comprendre ces cryptogrammes qui reflètent les ondes de couleurs comme autant de vibrations. 

A.R. Penck
— Archaische Landschaft, 2007. Acrylique sur toile.150 x 200 cm.
— Andromeda, 2007. Acrylique sur toile. 200 x 130 cm.
— Trumpf, 2007. Acrylique sur toile. 200 x 130 cm.
— Viererpentagon, 1998. Bronze. Edition à 4 exemplaires. 52 x 15 x 15 cm.
— Um das Zentrum herum, 2007. Acrylique sur toile.130 x 160 cm.
— Der Morgen des Minotaurus. Acrylique sur toile. 110 x 130 cm.