A pied d’œuvre(s)

L’exposition « A pied d’œuvre(s) » à La Monnaie de Paris explore le passage de la verticalité à l’horizontalité dans la sculpture du vingtième siècle. Pour l’occasion sont rassemblées des œuvres d’artistes historiques, d’Alberto Giacometti à Tony Cragg, et des noms très actuels comme Pipilotti Rist et Orlan.

« A pied d’œuvre(s) » : la sculpture, de la verticalité à l’horizontalité

L’exposition, proposée à l’occasion du quarantième anniversaire du Centre Pompidou, présente au sol de la Monnaie de Paris des sculptures emblématiques du Centre Pompidou. Elle a pour thème directeur un des enjeux majeurs de l’histoire de la sculpture du vingtième siècle : le passage de la verticalité à l’horizontalité.

La sculpture du vingtième siècle est marquée par une rupture : celle du passage de la verticalité à travers laquelle s’était écrite l’histoire de cet art, des statues eux monuments, à l’horizontalité, à travers l’exploration du corps couché, le rapport direct au sol et l’intérêt pour des matériaux bruts ou pauvres.

De Marcel Duchamp à Yves Klein : la mise à plat de la sculpture en trois mouvements

L’exposition rend compte de cette rupture en proposant des expériences qui reproduisent physiquement la chute du vertical vers l’horizontal. Le film Spiral Jetty réalisé par Robert Smithson en 1970 montre l’œuvre de Land art créée par le sculptuer américain au bord du Grand Lac Salé, aux Etats-Unis : une gigantesque jetée en spirale. L’installation Red Angel of Marseille de James Lee Byars est composée d’une multitude de boules en verre formant au sol un large et élégant motif d’arabesque. L’impressionnante installation vidéo A la belle étoile de Pipilotti Rist, projetée au sol, incite d’emblée à réévaluer la notion de sculpture.

L’exposition isole trois moments clefs de l’histoire de la sculpture pour mieux la « mettre à plat ». La sculpture Trébuchet de Marcel Duchamp incarne le premier de ces moments : elle naît du geste de l’artiste plaçant au sol un porte-manteau, en 1917. Le deuxième moment survient en 1939 avec l’œuvre Femme égorgée d’ Alberto Giacometti : une sculpture représentant de façon abstraite le corps d’une femme blessée gisant au sol. Enfin, l’installation RP3, Ci-gît l’Espace réalisée par Yves Klein en 1960 marque le troisième moment. Cet ensemble de fleurs artificielles et d’éponge peinte en forme de couronne déposées sur un panneau de bois recouvert de feuilles d’or signe la mise à plat définitive de l’œuvre auparavant verticale, le tombeau de l’espace.