ART | EXPO

A perte de vue

13 Mar - 31 Mai 2009
Vernissage le 13 Mar 2009

Dans A perte de vue, Estefania Peñafiel-Loaiza remet en question la vision, le rapport sensible au monde parfois trompeur. Elle s’interroge sur le visible et l’invisible, sur les diverses sensibilités de perception visuelle.

Communiqué de presse
Estefania Peñafiel-Loaiza
Aperte de vue

Dès ses premières oeuvres, Estefania Peñafiel-Loaiza travaille sur l’image objet en tant que témoignage, en tant que trace, mais une trace, fugace qui s’efface. Se construit alors un travail sur la mémoire, le visible, l’indicible, qui fait appel à la «persistance mémorielle» de ce qui nous a été donné à voir. La visibilité est un piège Que perçoit-on d’une image, d’un objet? Quel sens donner à cette vision ? Qu’en retient-on? Pour son exposition au CAB, Estefania Peñafiel-Loaiza articule cette réflexion autour d’une oeuvre
 
La Bastille est un ancien fort surplombant la ville de Grenoble, fort servant à défendre et de fait, à regarder et à surveiller la ville. Cette idée d’un asservissement invisible rappelle la logique à l’origine du Panoptique de Bentham. En suivant cette idée Estefania Peñafiel-Loaiza a réalisé pour le Centre d’Art Bastille une vidéo qui suit les doigts d’un aveugle lisant le chapitre sur le panoptisme tiré du livre de Michel Foucault.
Une lecture sans paroles, une lecture rendue sonore par les doigts effleurant les mots. Une vidéo sans images dont la blancheur monacale n’est pas sans rappeler celle des cellules d’enfermement du Panoptique, une vidéo entrecoupée de quelques images, de la ville vue depuis la Bastille, pour se souvenir… La visibilité est un piège… mais l’invisible l’est tout autant.

C’est le sens de Villes invisibles 3. L’Étincelle (Vincennes 2008). Une série de diapositives projetée sur une surface phosphorescente, placée sur le sol. Des images lumineuses qui s’imprègnent fugacement, se superposent et s’entrelacent avec la persistence des images précédentes. Des images vues du ciel, qui se rapprochent toujours plus, qui se recentrent sur le Centre de rétention administrative de Vincennes, incendié le 22 juin 2008. Des images rendant visible l’invisible, qui cachent à la vue de tous ceux qui y sont détenus, punis de n’être que ce qu’ils sont : des clandestins, des êtres en souffrance que l’on refuse de voir. Une histoire qui se répète. En boucle.

Comme celle de angelus novus 21 feuilles de papier accrochées à l’aide d’épingles sur le fond noir de la salle d’exposition, 21 feuilles comme autant d’écrans sur lesquels une main écrit et efface sans cesse une lettre 21 variations de la phrase « l’histoire se répète ». Rappel sensible à l’histoire d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

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