DANSE

A memory for two

PSarah Ihler-Meyer
@12 Juil 2010

Marion Dufau et Letitia Calin conjuguent leurs compétences et leurs expériences pour produire une écriture des crêtes, pleine d’un hors champ affectif. Des lignes et des phrases inscrites sur du papier blanc tressent une sismographie d’intensités souterraines à des histoires intimes.

Avec Marion Dufau et Letitia Calin, une sismographie des vibrations souterraines et des histoires intimes se mêlent dans une écriture des crêtes. De simples lignes et phrases vibrent de tout un hors champ de sensations et d’affects.

Marion Dufau procède à une écriture aléatoire, fondée sur les seules secousses du métro. Assise dans une rame, elle maintient sa main au-dessus d’une feuille de papier blanc entre plusieurs stations. De ce protocole, répété lors de nombreux trajets, résultent des cartographies chahutées, nerveuses et tarabiscotées.
De Charonne à Montreuil, de Saint-Germain à Réaumur, ou encore de Nation à la Défense, se dessinent des variations d’intensités. Marion Dufau reproduit ensuite ces sismographies sur de grandes feuilles de papier-calque fixées au mur, dont la superposition correspond à la sédimentation des sensations à même la peau. On pense à un tissu nerveux ou à une coupe dans le cortex cérébral.

Non loin de là, Letitia Calin projette au mur et sur une feuille placée dans une machine à écrire une histoire fragmentaire composée de phrases telles que: «How do I feel ?», «I remember» ou encore «I wish I were waiting for someone else to say what I meant to». En vertu de son caractère elliptique, cette narration convoque un indicible qui vibre dans le blanc du papier.

Les mots dactylographiés par Letitia Calin sont les crêtes depuis lesquelles des émotions de la vie ordinaire font écho aux sensations convoquées par les sismographies de Marion Dufau.

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