À main levée…

Communiqué de presse
Olivier Grossetête
À main levée…

Olivier Grossetête propose une sélection de ses oeuvres pour dialoger avec les collections permanentes du musée, et mieux nous désorienter, nous déshabituer des lieux.

Il joue avec les mots, les formes, la pesanteur, les volumes et les matières; il coupe et découpe, plie, colle, dessine, forme et déforme, nomme et dénomme, arrache, assemble et compose. Il s’agit ici d’un regard moqueur, d’une dérision même, sur notre société.

Olivier Grossetête construit son travail autour de la récupération et du détournement de cartons, de procès-verbaux ou encore de lettres administratives, afin de faire basculer ces éléments dénigrés dans l’univers de la fiction et du rêve.

Avec poésie, il passe ainsi de l’installation monumentale en carton d’emballage, à la vidéo, au collage minutieux de procès-verbaux.

La législation européenne, sans encourager la destruction de billets de banque, explique qu’on ne peut la pénaliser dans le cadre artistique. Ce qui permet à Olivier Grossetête, comme il le dit, de se confronter à la loi de manière poétique avec une certaine fausse naïveté.

Il utilise ainsi des billets de 25 nationalités différentes, des procès verbaux et des contraventions d’une manière inattendue, pour leur valeur artistique (couleurs, matières) et pour mieux détourner leur valeur symbolique et politique, le rapport au pouvoir. Car finalement, ces objets ne sont-ils pas uniquement des feuilles de papier dont l’importance ne tient qu’à une fiction collective? Ne peut-on pas changer ces registres de valeur?

Il jongle également avec les mots et leur polysémie, comme pour cette branche d’amandier japonisante faite d’amendes (contraventions); où encore les papillons qui rappellent à la fois ceux naturalisés des collections du musée, et ceux que l’on retrouvent épinglés sur les pares-brises des voitures…

A voir également, les vidéos poétiques d’Olivier Grossetête, notamment L’une des Librations, en vis à vis de Rivière de Terre d’Andy Goldsworthy, qui apporte une autre perception du temps, à l’échelle un.