Vier TischeL’exposition « À l’horizon » au Musée des Beaux-Arts de Rennes présente près de cent œuvres de Thomas Huber réalisées au cours des sept dernières années : des tableaux, dessins et maquettes à travers lesquels l’art opère un retour sur lui-même.
L’horizon dépasse les limites du tableau et s’inscrit sur les murs du musée
La scénographie du parcours a été conçue par l’artiste lui même, faisant ainsi de l’exposition une œuvre à part entière. Les salles du musée sont intégrées dans l’espace pictural par le biais de couleur verte ou blanche et de frises grises et rouges recouvrant les murs. Ces lignes et étendues colorées dessinent un horizon imaginaire qui fictif qui, au lieu de figurer dans les tableaux, se trouve hors champs.
Quatre-vingt-dix-huit œuvres réalisées de 2009 à 2016 sont réparties en neuf espaces à la fois autonomes et liés les uns aux autres, reflétant ainsi l’intrication des thèmes dans l’œuvre de Thomas Huber. Celui-ci a donné un titre à chaque espace : « Sauve qui peut », « La mer », « Espaces picturaux », « Vis à vis », « La frise rouge », « Excavation », « À l’horizon », « Arrêt sur image » et « L’Enseigne ».
Les œuvres de Thomas Huber sont les outils d’un discours théorique sur l’art
A travers des œuvres dont certaines ont été créées spécialement pour l’exposition, celle-ci formule une des interrogations majeures de Thomas Huber : quelle est aujourd’hui la valeur de la peinture et dans quel type de lieu peut-elle s’inscrire ? La création artistique est chez Thomas Huber une démarche qui se retourne sur elle-même : les tableaux, dessins et maquettes en plâtre sont les outils d’un discours théorique sur l’art.
Les peintures, qu’elles soient à l’aquarelle sur papier ou à l’huile sur toile, sont des représentations de salles, des espaces d’exposition ou de création, des schémas et vues en perspective de lieux dans lesquels s’inscrivent des Å“uvres qui souvent débordent des limites qui leur semblent fixées. Les Å“uvres et les espaces s’interpénètrent, des sculptures reposent à côté de chevalets vides dans un décalage absurde entre les disciplines, des tables qui semblent dans tel schéma à l’aquarelle être des supports de présentation prennent dans une huile sur toile l’aspect d’une Å“uvre d’art…
Par des procédés scéniques, Thomas Huber déplace l’horizon : peintures et dessins deviennent l’espace de représentation tandis que les salles du musée deviennent des Å“uvres. L’exposition explore les thèmes qui guide le travail de Thomas Huber : la correspondance entre les thèmes, la mise en abyme, les jeux de mots, la réflexion sur la peinture…